Dans les très (très) nombreuses sorties sérielles hebdomadaires des plateformes, « The Consultant » se cache un peu. Prime Video n’en a pas fait beaucoup la promo et pourtant, malgré des défauts, sa série mérite le coup d’oeil car elle offre un regard aiguisé sur le monde du travail.
« The Consultant » sur Prime Video : les incognito face au patron !
« He is just a consultant« . Oui, mais quel consultant ! Christoph Waltz se glisse à merveille dans le costume de personnage faustien qui débarque après une tragédie dans une startup. Là, en quelques phrases acerbes, en quelques regards glaçants, Regus Patoff chamboule la hiérarchie, les codes du travail, s’assoit sur la convention collective (si ça existe aux US), sur le respect et engage une course aux profits. Nouveau patron, nouvelles règles, nouvelle ambiance, nouveaux problèmes. « The Consultant » est adapté du livre éponyme de Bentley Little par Tony Basgallop et elle nous offre une plongée saisissante et acerbe dans le milieu de travail. Dans une ambiance à la limite du fantastique dans un LA poisseux et glauque, oscillant entre « L’Associé du Diable » ou encore « The Game » de Fincher, ce thriller en plein open space intrigue et torture nos esprits avec un côté paranoïaque où deux employés de CompWare, une startup de jeux vidéos, anonymes et insignifiants, vont se retrouver pions d’un jeu malsain et mettant en doute leur santé mentale.
Malheureusement, toutes les promesses de la première partie ne sont pas tenues dans la suite de cette courte saison de 8 épisodes. On arrive à trouver un peu le temps long alors que les épisodes ne durent que 30 minutes. Et c’est en partie parce que les acteurs face à l’oscarisé Christoph Waltz (une récurrence pour les têtes d’affiche de nos séries après Hilary Swank, Kevin Costner ou encore Sylvester Stallone) font pâle figure. Nat Wolff, Brittany O’Grady et Aimee Carrero n’arrivent pas à impressionner ; ils se font dévorer tout cru par la présence imposante de leur consultant (pas en acting donc…) Waltz.
« The Consultant » saison 1 : de la comédie satirique à la « ça-tire » trop sur la corde…
L’atmosphère fantastico-paranoïaque de « The Consultant » était donc le terrain de jeu parfait pour offrir la satire du monde du travail, et ainsi se démarquer de l’autre série sur le sujet qu’il ne faut pas rater sur Apple TV+ : « Severance » ! Les deux shows ont beaucoup à nous dire sur la perception de l’emploi, du travail et de ce qu’on peut ou ne peut pas subir… elles sont en partie les exutoires de nos angoisses professionnelles et « The Consultant » nous invite à nous interroger sur ce qu’on pourrait faire à nos collègues, poussé par un management malsain qui divise pour mieux régner. Ici, ça se torture, ça se bat, ça s’humilie, ça s’écrase, ça se surpasse dans le brainstorming et le patron pleasing… il y a quelque chose de libérateur à voir ce qu’on ne ferait pas en vrai. Toutefois, cela devient vite lassant ici, les personnages tournent vite en rond et nous avec. La satire retombe un peu (beaucoup) sur la fin alors que l’intrigue touche à son terme et qu’elle nous laisse avec de bonnes interrogations.
« The Consultant » est disponible en intégralité sur Prime Video depuis le 24 février et comme le roman de Bentley Little, c’est recommandé par Stephen King :