Jen vit dans un univers où chacun a des super pouvoirs… sauf elle et franchement, elle est à deux doigts de rater sa vie. Avec « Extraordinary », la scénariste Emma Moran livre un récit initiatique cruel, tordant et franchement décalé ! A voir sur Disney+.
« Extraordinary » sur Disney+ : si à 18 ans t’as pas de pouvoir, t’as raté ta vie.
La phrase culte de Jacques Séguéla se détourne à merveille pour pitcher « Extraordinary« , la nouvelle série de Disney+. Celle-ci sort du lot pour plusieurs raisons, c’est une comédie britannique un peu trash comme on les aime et elle prend à contrepied toutes les séries Marvel de la plateforme. Ici, tout le monde a un pouvoir (aussi con soit-il, comme chier des objets avec son trou de balle qui est une imprimante 3D) sauf notre héroïne, qui n’a rien de super, bien au contraire. Jen, incarnée par la géniale Máiréad Tyers, a la vingtaine et n’a pas reçu son pouvoir à 18 ans. Depuis, elle vit dans un monde où l’extraordinaire est son côté très ordinaire. Le pitch de départ est simple et terriblement efficace, la créatrice et scénariste Emma Moran le sublime pour proposer une série tendre et cruelle, un peu trash et qui aime faire des blagues de cul avec un flegme so british.
Les 8 épisodes de 27 minutes de « Extraordinary » croquent et dézinguent nos vies banales et celle volonté d’être toujours la meilleure version de nous-même, le mantra tout pourri des années 2000 qui flingue notre santé mentale. Il faut être toujours au top sur les réseaux sociaux, face aux autres, dans le reflet que nous renvoie le miroir. Bref, « Extraordinary » nous rappelle qu’être faillible et avoir des défauts font de nous des êtres extraordinaires.
« Extraordinary », saison 1 : pouvoirs et préjugés !
Si Jen cherche à déclencher l’arrivée de son pouvoir, elle est entourée par des amis qui doivent faire face aux leurs. Ici, les pouvoirs de Carrie, la meilleure de Jen, Kash son petit ami, Luke, le plan cul, Andy, sa demie-soeur… sont des prétextes pour explorer les facettes et les défauts des personnages. Emma Moran trouve un terrain de jeu parfait pour nous parler de responsabilité, de perception de soi, de santé mentale, et cela fait mouche à chaque fois. L’écriture de la série oscille entre le trash, la comédie de potes et la réflexion philosophique existentialiste ; « Extraordinary » nous pousse à nous interroger sur nous mêmes entre deux crises de fou rire et deux Shazam (pour noter tous les excellents morceaux de la BO, un de ses points forts) et c’est fait de manière maligne. On ne peut que vous recommander de vous jeter sur cette petite perle.
Bonne nouvelle : une saison 2 de « Extraordinary » a été commandée et c’est tant mieux. Il aurait dommage de quitter Jen, Carrie, Kash et Jizzlord aussi vite. Vivement la suite !