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DVD, Blu-ray & VOD

« Sans Filtre » : 100% organique

Östlund pousse le malaise et le dégoût à l’extrême dans des séquences déjantées mais parfaitement mises en scène

Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, « Sans Filtre » est le nouveau film du réalisateur et scénariste suédois Ruben Östlund qui la gagne, lui, pour la deuxième fois (pour « The Square » en 2017). Un cinéaste qui a du goût !

Woody Harrelson dans « Sans Filtre »

Découpé en trois parties, « Sans Filtre » ou « Triangle of Sadness », est une satire sur les classes sociales, et plus précisément des riches, de leurs relations et de leur rapport au monde. Le film suit un couple de mannequins influenceurs qui se retrouvent sur un navire de croisière de luxe avec d’autres individus faisant partie de l’élite jusqu’à ce qu’une tempête éclate et que les codes soient chamboulés.

Rarement un long-métrage aura déversé autant de fluides corporels en tout genre en aussi peu de temps. « Sans Filtre » porte bien son nom car rien ne nous ai épargné. Östlund pousse le malaise et le dégoût à l’extrême dans des séquences déjantées mais parfaitement mises en scène. Le cinéaste utilise tout ce qu’il a à sa disposition pour nous exposer des situations d’inconfort – on pense à la scène de la voiture dans la première partie, où la caméra sépare physiquement les personnages et le va-et-vient des essuie-glaces nous crispent tout autant qu’eux. Mais le film explose littéralement dans sa deuxième partie, celle qui a fait le plus parler du film, la fameuse séquence du dîner. If you know, you know. Un déluge de fluides 100% organiques déclenchent tout un chaos orchestré d’une main de maître par le réalisateur. C’est hallucinant, écœurant à souhait et… drôle.

Harris Dickinson dans « Sans Filtre »

Le film a le don de manière un humour à la fois absurde mais juste. Les personnages sont a priori détestables mais on ne peut s’empêcher de compatir avec eux. Ils deviennent en somme attachants au fil de l’histoire et on se plait à suivre leurs mésaventures. Cela est dû notamment à un casting excellent, avec notre couple en tête, Harris Dickinson (Carl) et la regrettée Charlbi Dean Kriek dans le rôle de Yaya. Une disparition cruelle tant elle brille de mille feux dans ce rôle. Mais aussi la présence toujours appréciée de Woody Harrelson. On regrette que le scénario pêche un peu dans sa troisième partie, le rythme prend un coup et on commence à ressentir les quelques longueurs. Ce qui est bien dommage étant donné que « Sans Filtre » démarre sur les chapeaux de roue et nous livre des interprétions de haute volée.

Laissez-vous tenter par « Sans Filtre » , une Palme d’Or de choix qui ne laisse certainement pas indifférent, et c’est ce qu’on attend d’une œuvre méritante d’un tel prix après tout. En DVD, Blu-ray & VOD le 1er février.

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