« The White Lotus » saison 2 ou l’île de la tentation !

Il faut beau, il fait chaud, c’est l’été et la Sicile est brûlante de désir, de luxe et de luxure. Après un passage à Hawaï en saison 1, la série de Mike White (disponible sur OCS en US+24) signe un comeback remarqué avec une saison 2 sulfureuse à souhait.

« The White Lotus » saison 2 : éruption de sexe, pulsion et argent sur l’Etna !

Après le succès surprise sur HBO de la saison 1 de « The White Lotus », série pensée, écrite et tournée par Mike White pendant les heures sombres des premiers mois de la pandémie, la série est de retour avec une saison qui se délocalise en Sicile, sur les versants luxueux de l’Etna. Ici, les riches américains viennent se prélasser, profiter de la faune locale, claquer leur thune et pour certains, retrouver une terre qu’ils n’ont pas connu… Bref, il y a fort à faire sous le soleil de Sicile. Et pour les nouveaux personnages de Mike White, les vacances vont se transformer en cauchemar. Comme la saison 1, l’épisode inaugural s’ouvre un corps dont on ne connaît pas l’identité et on se retrouve donc « une semaine plus tôt » à se demander quel pensionnaire de l’hôtel White Lotus va y passer. Mais Mike White a su contourner sa propre contrainte (répétitive mais terrible efficace) pour nous livrer une nouvelle étude sur ses congénères américains. Le scénariste, connu pour son regard acéré sur la classe aisée, s’amuse à dézinguer à tout va et cette fois-ci, il fait monter la température.

Cette saison 2 est placée sous le signe du sexe, de la luxure, de l’amour qui se délite, du rapport qui se monnaie et d’une critique acerbe et violente des rapports homme/femme. Evidemment, il n’en oublie pas d’égratigner aussi les locaux, ici les Italiens dont le mépris mal placé pour les touristes américains fait plus que sourire. Bref, encore une fois, avec un talent fascinant, et avec des saynètes cruelles et irrésistiblement drôles, Mike White décortique l’intimité de ses couples (les duos Meghann Fahy/Theo James et Aubrey Plaza/Will Sharpe sont fascinants) et de ses célibataires en quête de sexe et/ou d’amour et/ou d’attention sentimentale. C’est cru et cruel et chacun des personnages se fait souffrir autant qu’il fait souffrir la personnage en face. Les interactions sont malsaines mais sont au coeur de cette saison 2 mais la manipulation de White envers ses personnages, autant de pièces sur un échiquier dont on connaît la fin de partie, fonctionne comme un rouage implacable. Retors et implacable.

« The White Lotus » fascine autant qu’elle nous révolte et nous pousse à nous interroger sur nos propres failles, nos fantasmes, nos relations. Bref, on ne ressort pas indemne d’un visionnage d’un épisode de cette saison 2. Psychologiquement et physiquement. La tension palpable de chaque épisode a de quoi vous faire raidir de plaisir. Rares sont les séries à proposer autant d’émotions contradictoires en 55 minutes.

« The White Lotus » saison 2 : morituri te salutant. Qui va mourir ?

Eros et Thanatos se sont donnés rendez-vous dans cette saison 2 de « The White Lotus » et alors que la tension grimpe, que les personnages se percutent de plus en plus violemment, le spectateur s’interroge : qui va mourir ? Qui sera le cadavre retrouvé flottant dans les premières minutes de la saison ? Mike White nous fait participer à un jeu de massacre où il est impossible de savoir qui finira par trépasser (ou être tué). Alors que la saison arrive à son terme, que les vacances se terminent, quid de l’avenir de Tanya, Portia, Albie, Dominic, Cameron, Harper, Lucia et les autres ? Il a quelque chose d’extrêmement satisfaisant à être dans le noir le plus complet sur l’issue de cette saison 2. La force de Mike White est d’aller bien au-delà de son talent d’observateur assez féroce. Il est aussi un conteur hors pair, qui sait mettre une image par ci, un mot par là pour brouiller les pistes, nous accrocher et nous chambouler. L’auteur (aussi réalisateur et producteur) est le seul maître en sa chaîne d’hôtels White Lotus et celui qui arriverait à savoir à quoi s’attendre serait un menteur (ou quelqu’un qui a vu le dernier épisode avant de vous dire que non).

Le septième et dernier épisode de la saison 2 de « The White Lotus » promet d’être donc explosif et de nous amener à un sommet d’extase devant un ultime bain de soleil mortel de ses personnages qu’on va avoir du mal à quitter. Mais peut-être que la saison 3 nous permettra d’en retrouver certains pour de nouvelles vacances comme ce fut le cas avec Tanya (géniale Jennifer Coolidge) lors de cette fournée d’épisodes ? Qui sait ? (Mike White mais, comme à son habitude, il se fera un malin plaisir de nous torturer avant de nous le dire).

NB : le casting de cette saison 2 est exceptionnel. Tous les acteurs, connus ou non, sont merveilleux et tout bronzés et on les aime tous d’amour.

PS : je parle aussi (en bonne compagnie) de cette merveilleuse saison 2 de « The White Lotus » sur Serial Causeurs :

PSS : le générique de la saison 2 est splendide et la musique de Cristobal Tapia de Veer est énorme. Un must see.