“As Bestas” : le grand thriller de l’année

Le nouveau film du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen, “As Bestas” est désormais disponible en DVD, Blu-Ray et VOD, distribué par Le Pacte. Retour sur un thriller implacable mené par son duo d’acteurs français Denis Ménochet et Marina Foïs.

Cette co-production franco-espagnole, qui a fait plus de 300 000 entrées en salle, se trouve être un cadeau idéal pour les fêtes. Bien que ce ne soit pas un film de Noël, on peut attester de la qualité de ce long-métrage que ce soit dans son fond ou dans sa forme.

L’histoire se concentre sur le couple de français Antoine (Denis Ménochet) et Olga (Marina Foïs), installés dans un petit village de Galice. Ils ont une ferme et restaurant des maisons afin de redorer la région appauvrie et délaissée. Cependant, leurs voisins espagnols ne voient pas leur arrivée d’un très bon œil et un conflit fait monter la tension…

Pour instaurer un climat inquiétant et asphyxiant, Sorogoyen sait y faire. Connu pour ses œuvres coup-de-poing, avec entre autres “Que Dios Nos Perdone” et “El Reino”, le cinéaste nous met une nouvelle fois KO. Il traite ici des thèmes de la xénophobie et de la lutte des classes, comment on en vient à se méfier des étrangers. En somme, des thèmes tout à fait d’actualité et des situations exposées bien trop familières. On repense à une scène en particulier d’échanges entre les personnages qui nous a fait frissonner. Sorogoyen a le don de diriger ses acteurs, sans artifice, sans musique tapageuse, juste le silence, un plan-séquence et la grande qualité dans le jeu.

La confrontation “bestiale” représentée est tout aussi incroyable grâce à l’interprétation des 2 principaux antagonistes, les frères Anta (Luis Zahera et Diego Anido). Le scénario, co-écrit par Sorogoyen et Isabel Peña, est superbement dépeint et nous permet d’entendre leur point de vue, de leur offrir un arc développé et complexe et ce, sans jamais excuser leurs faits et gestes. On est tétanisé à chacune de leur apparition et on se souviendra longtemps d’eux car le film est cruel mais nécessaire pour tout ce qu’il dénonce.

De films en films, le cinéaste Sorogoyen s’inscrit comme une valeur sure du cinéma et The Spectators savoure « As Bestas » en attendant la prochaine révolution qu’il voudra bien nous servir !