Dans une galaxie très très lointaine, il y a très très longtemps, la Résistance s’organise et le peuple s’éveille face à l’oppresseur… Le scénariste Tony ilroy est de retour aux affaires, après le film « Star Wars : Rogue One », pour nous conter les combats du bien contre le mal. Bienvenue dans la série « Andor ».
« Andor », oui, Star Wars est politique !
Les fans de Star Wars se divisent depuis fin septembre et l’arrivée de « Andor » sur Disney+. La série de Tony Gilroy, préquelle du film « Rogue One« , se base sur la prise de conscience de Cassian Andor (interprété par Diego Luna) qu’il faut se rebeller. Oui, comme Han Solo, Luke Skywalker et Leia Organa dans l’épisode 4. On peut même dire que si Andor ne l’avait pas fait, on n’en serait pas là. Bref, Gilroy replonge dans son univers impitoyable pour nous offrir la série inattendu et inespérée de l’univers Star Wars. Mais sûrement pas pour les raisons auxquelles vous vous attendiez. Ici, point de Jedi, de Sith et de sabre laser, Gilroy nous offre une série au plus près de son sujet politique : l’ordre et la rébellion. Avec « Andor », il est question de montrer quand, comment et pourquoi des personnes lambda sont poussées à se révolter contre un système oppressif, de mettre en lumière à quel point les sacrifices sont durs et fatals, à quel point la vie d’une personne peut changer qu’elle soit dans le bon camp ou non et que la moindre décision entraîne des conséquences terribles. La grande Force de « Andor » se loge là, dans des scènes presque insignifiantes, aux dialogues lourds de sens et de conséquences où l’humain se révèle, pour le meilleur et le pire. Et ce n’est pas pour tous les fans de Star Wars à la vue des commentaires parfois négatifs de fans qui regrette d’avoir une série politique (on les invite fortement à revoir la trilogie et la prélogie)… Et s’ils ont franchement tort sur ce point, les 12 épisodes de cette saison 1 de la nouvelle série sortie sur Disney+, après la très réussie « Tales Of The Jedi », n’est pas une sinécure. Loin de là.
« Andor » a de gros défauts. D’une part, les épisodes sont longs (mais beaux), trop verbeux (mais les décors sont jolis à regarder) et il ne se passe pas forcément grand chose (attention au piquage de nez et à l’ennui). Surtout du côté de l’Empire. Il y a beaucoup de personnages superflus, des scènes obscures avec des dialogues abscons mais on comprend que Tony Gilroy a voulu montrer que les carriéristes de l’Empire, dans leur envie de gravir des échelons, doivent faire preuve de plus de cruauté les uns que les autres. Soit. C’est peu intéressant et cela prend trop de temps pour peu de récompenses (hormis le dernier épisode). D’autre part, la plupart des personnages sont fades. En partie la faute aux acteurs, Diego Luna en tête, qui n’incarnent pas leurs personnages avec la force requise par le message véhiculé par la série. Hormis les prestations enfiévrées de Stellan Skarsgard, Fiona Shaw et Andy Serkis (qui délivre la ligne de dialogue la plus marquante de la série), le reste du casting est à la peine. C’est sûr que cela n’aide pas à se sentir impliqué.e dans leurs destinées.
« Andor » ou le retour de la série à l’ancienne sur Disney+
Si on s’éloigne de toute considération sur le fond, c’est sur la forme que « Andor » fait le plus plaisir à voir. Pourtant logée sur une plateforme de streaming, la série est pourtant construite à l’ancienne, avec un enchaînement d’arcs tout en ayant un fil rouge sur la longueur. Ici, on a donc la fuite de Cassian de sa planète Ferrix (on découvre sa vie avant la mission de « Rogue One« ), puis il y a le braquage de la garnison impériale d’Aldhani et le passage en prison sur Narkina 5 avant un retour sur Ferrix. Le périple de Cassian permet aux scénaristes dont Beau Willimon (créateur de « House Of Cards » et « The First« , qui a oeuvré sur le meilleur passage de « Andor » à savoir la prison) d’explorer le joug de l’Empire et les prémices d’une Rébellion qui s’organise pour le bien du peuple. Ne pas avoir une seule intrigue sur une poignée d’épisodes (6 ou 8 au choix) comme c’est le cas presque partout sur les plateformes de streaming, permet à la série de ne pas ennuyer, de changer d’atmosphère, de rectifier des erreurs, d’explorer et cela se voit (certains moins que sur une série de 22 épisodes) mais rassurez-vous les 12 épisodes dévoilés ici forment malgré tout un tout uniforme (même si la rupture entre les intrigues à l’épisode 7 est assez risible et mal amenée).
Grâce à « Andor », l’espoir se propage à nouveau dans l’univers Star Wars
C’est la bonne nouvelle de l’année : après la petite déception « Obi Wan Kenobi » et « The Book Of Boba Fett« , Star Wars retrouve des couleurs en s’éloignant de cet univers vers lequel la saga est attirée comme un trou noir. Les décideurs veulent se reposer des figures connues en touchant au lore et à la mythologie, exaspérant les fans et provoquant même une certaine « Star Wars fatigue ». Ici, la saga trouve un nouveau souffle, avec de l’ambition scénaristique, et même si ce n’est pas le succès espéré dans les chiffres de visionnage, cela doit encourager les gens à la tête de l’univers à tenter de nouvelles choses. Alors certes, on attend « Ahsoka » mais si on peut encore plus s’éloigner des personnages connus (ce qu’on réclamait déjà ici) et découvrir les recoins sombres de l’univers (historiquement et spatialement) avec des séries au long cours cela ne pourrait être que salvateur.

En attendant, avec ses forces et ses faiblesses, « Andor » vient donc de faire souffler un vent de fraîcheur dans les séries Star Wars. Il y a de quoi avoir de l’espoir pour la suite. On sait d’ores et déjà qu’une saison 2 de la série de Tony Gilroy est à l’écriture et devrait couvrir les événements entre la fin de la saison 1 et le début de « Rogue One ». Et après les événements du season finale, il y a de quoi être impatient de voir la nouvelle fournée d’épisodes.
Voici une émission spéciale de Serial Causeurs sur la franchise Star Wars sur le petit écran :