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“Bones and All” de Luca Guadagnino : un amour dévorant !

Une ode à l’amour et aux âmes en peine qui se rêvent d’amour.

Dans les salles ce mercredi, courez voir “Bones and All”, le 1er film américain du réalisateur Luca Guadagnino (Call Me By Your Name, Suspiria). Gagnant du Lion d’Argent à la dernière Mostra de Venise pour la meilleure réalisation, le cinéaste retrouve ici son acteur adoré, Timothee Chalamet (Lee), également co-producteur du film.

Copyright MGM

Adaptation du roman éponyme de Camille DeAngelis (2015), “Bones and All” met en lumière la jeune actrice Taylor Russell dans le rôle de Maren. Guadagnino s’entoure de la même équipe, il retrouve son scénariste David Kajganich, son chef-monteur Marco Costa et la chef-costumière Giulia Piersanti. Le récit dépeint l’odyssée de 2 âmes errantes, Maren et Lee, sur les routes américaines du Middle-West des années 80, et qui ensemble découvriront l’amour.

Disons-le de suite : “Bones and All” est un grand film. Le réalisateur s’approprie le mythe du Road-Trip pour en faire un long-métrage unique et bouleversant. Il filme ses acteurs avec une telle tendresse, il les sublime, les rend profondément humains. Sa caméra les encadre pour nous offrir des tableaux de l’intime, au plus près des corps. Chalamet et Russell étaient faits pour travailler ensemble tant leur alchimie nous éblouit. Nous ne pouvons qu’être touchés par leur parcours initiatique, par tout ce qu’ils subissent.

Tout le casting est superbe, on pense au duo de l’affiche mais pas seulement. Il y a Mark Rylance, qu’on a beaucoup vu chez Spielberg, qui a une telle subtilité dans son jeu, on en est frappé par son personnage. Et les “guest stars” que les 2 protagonistes vont croiser sur leur route sont tout aussi mémorables. Le metteur-en-scène italien retrouve Michael Stuhlbarg, Chloë Sevigny, Jessica Harper. André Holland et David Gordon Green complètent le casting.

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Par ailleurs, les thèmes abordés par le film sont très forts. On trouve la métaphore du cannibalisme pour évoquer la marginalisation et la solitude de ceux qui vivent en dehors de la société, qui ne trouvent pas leur place. Cela pose des questions humaines, existentielles dans lesquelles on peut se reconnaître. Le film met en exergue l’altérité qui existe entre les besoins primaires et les valeurs morales. Comment trouver sa place dans ce monde lorsque nous sommes adolescents ou jeunes adultes, que nos corps se transforment, que nos envies changent et que notre vision du monde évolue.

Le film vous répond par l’importance et le besoin d’appartenir à un groupe, de trouver un foyer, de trouver un être qui vous comprendra. Maren et Lee se différencient dans leur personnalité et leur caractère et ce sont précisément ces différences qui les amènent à se questionner mutuellement. Ensemble, ils trouvent les réponses, ensemble, ils trouvent un peu de cette paix intérieure qui leur laisse entrevoir un avenir dans ce monde.

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Dans sa forme, « Bones and All » est une beauté de chaque instant. Une œuvre très ancrée dans la réalité, embaumée d’une poésie folle. Une ode à l’amour et aux âmes en peine qui se rêvent d’amour. On est foudroyé par la beauté, et la cruauté, visuelles et sonores du film, l’errance au cœur des grandes plaines de l’Amérique abandonnée accompagnée d’une musique atmosphérique superbe des compositeurs Trent Reznor et Atticus Ross (du groupe Nine Inch Nails).

« Bones and All » de Luca Guadagnino, c’est à voir de toute urgence. The Spectators dit merci au cinéaste et à toute son équipe pour cette œuvre remarquable, certainement la plus belle de son auteur. Public averti (-16 ans).

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