Emmanuel Mouret est de retour dans les salles avec une nouvelle badinerie sentimentale sur la parfaite relation extra-maritale. The Spectators a succombé à cette comédie romantique !
« Chronique d’une liaison passagère » : petite guide pour (bien) tromper son conjoint.e !
Charlotte et Simon se se sont trouvés et ils ont décidé d’entamer une liaison. Elle est célibataire avec enfants, il est marié avec femme (duh) et enfants. Mais voilà, ils ont envie l’un de l’autre, ils ne résistent pas à la tentation et se sautent dessus. Et comme toujours dans le cinéma d’Emmanuel Mouret, tout cela se fait dans la plus belle des langues. Car oui, l’Amour se dévoile par le Verbe. Et quel Verbe ! Mouret n’a pas son pareil pour mettre des mots sur le sentiment amoureux, sur la complexité des ardeurs, des déceptions, des envies, des fantasmes. Encore une fois, après le sublime « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait », grâce à d’excellents comédiens, Sandrine Kiberlain, lumineuse, et Vincent Macaigne, on se laisse emporter dans une spirale sentimentale portée par la musique langoureuse des mots de Mouret. Le scénariste et réalisateur nous livre donc une fable romantique enlevée, douce, surprenante, délicieusement irrévérencieuse et surtout fabuleusement écrite et dialoguée.
Avec l’histoire de ces deux amants qui veulent vivre leur relation extra-conjugale de la plus sereine des façons, Emmanuel Mouret livre un regard tout particulier sur l’Amour, sur les amours. Il nous offre quasiment un guide de survie sur le terrain miné des relations amoureuses. L’oeuvre est aussi tendre que c’est cruel. Alors qu’on sait que la liaison ne sera que passagère, voir les deux amoureux succomber à leurs sentiments, pour le meilleur comme pour le pire, donne une tonalité douce-amère à cette comédie dans l’ère du temps (et dont le troisième acte risque de diviser parmi les spectateurs).
Emmanuel Mouret : aimer (se) parler !
On ne le dira jamais assez : Emmanuel Mouret est un dialoguiste hors-pair et tous ses films ne font que le prouver. « Chronique d’une liaison passagère » renoue avec l’esprit de « Madame de Joncquières« , tendre fantaisie se déroulant au XVIIIe siècle et nous prouve que se parler et aussi fort que de s’aimer. Pire, l’un ne va pas sans l’autre. Parler et s’aimer, s’aimer et se parler, aimer et parler. Ici, Charlotte et Simon (deux bobos parisiens, éduqués et aimant lire) (s’)avouent aimer autant se parler librement, que de faire l’amour. Ils conjuguent les deux et subliment leur relation. D’ailleurs, on regretterait presque de ne pas savoir si durant l’acte ils continuent de palabrer. Mais ça, c’est une question qu’on garde pour Emmanuel Mouret. En tout cas, The Spectators vous recommande chaudement de vous précipiter rapidement en salles pour apprécier cette belle oeuvre qui donne envie d’aimer… et de parler !