Karin Viard est la mentor parfaite dans ce beau film qui nous plonge dans les coulisses de l’apprentissage de la maïeutique. « Sage-Homme » est un film à ne pas rater en salles.
« Sage-Homme » : de la testostérone dans un monde d’oestrogène !
Le film de Jennifer Devoldère est un écrin de douceur où le duo porté par KarinViard et la révélation Melvin Boomer illumine l’écran. « Sage-Homme« , malgré un certain classicisme de la mise en scène et quelques situations prévisibles, s’amuse avec les codes et les stéréotypes pour nous offrir un long-métrage doux et émouvant. Ici, on suit donc le parcours de Léopold, jeune homme qui choisit de devenir sage-femme en attendant de réintégrer le cursus pour devenir médecin, tout en cachant à sa famille et amis son choix de peur des retombées. Mais sa rencontre avec Nathalie, institution du CHU, va le métamorphoser. Dans une métaphore peu subtile mais ô combien efficace, Leopold va accoucher de son choix de carrière grâce à l’aide de Nathalie, sa sage-femme, la seule femme de son entourage, lui qui vit avec un père veuf et 3 frères et une tripotée d’hommes amis. Jennifer Devoldère signe donc un scénario balisé mais qui s’amuse à renverser les stéréotypes. Ici, c’est le père qui trime, c’est un jeune homme qui doit faire face à l’adversité de ses proches dans un monde dit « de femmes », lui qui doit apprendre l’intimité du sexe féminin, c’est une femme qui détient le savoir et le transmet…
Si les situations sont attendues, elles fonctionnent grâce à Karin Viard, toujours impeccable, et Melvin Boomer, belle révélation. Leur duo permet au film d’éviter les pièges, de générer une émotion palpable et de délivrer une trajectoire parallèle qui touche droit au coeur. Tout au long du film, on se laisse submerger par les émotions des héros, des femmes et couples qui passent entre les mains de ces sage-femmes.
« Sage-Homme » : naissance d’une vocation loin des clichés
Ce récit d’initiation en milieu hospitalier détourne donc tous les clichés et met aussi en avant un métier qui a tendance à se masculiniser de plus en plus. Peu importe qu’il touche à l’intimité des femmes, ce métier séduit de plus en plus d’hommes qui se lancent dans la maïeutique avec enthousiasme. Le nombre d’articles sur le sujet qu’on a pu voir fleurir à l’occasion de la sortie du film ce mercredi 15 mars en est la preuve. Cela va normaliser une situation qui ne doit pas être évidente au quotidien pour ces sage-femmes pourtant comme les autres.
En tout cas, la naissance de la vocation de Léopold dans « Sage-Homme » se suit avec plaisir, quelques larmes d’émotion viendront même embuer vos yeux tout au long des nombreux accouchements (beaucoup moins bruyants et apocalyptiques qu’on peut les voir généralement au cinéma et dans le série). On ne peut que vous conseiller de profiter du printemps du cinéma pour aller le voir en salles. A bon entendeur.