Zach Cregger revient avec son deuxième long-métrage, un ovni de cinéma hybride, surprenant et mystérieux comme on en fait peu. Évanouis (VO: Weapons) c’est la nouvelle pépite du cinéaste qui, après Barbare, confirme son talent de scénariste et réalisateur. En ce moment au cinéma.
Synopsis : Lorsque tous les enfants d’une même classe, à l’exception d’un, disparaissent mystérieusement la même nuit, à la même heure, la ville entière cherche à découvrir qui — ou quoi — est à l’origine de ce phénomène inexpliqué.

Un chamboulement des plus positifs s’opère chez le spectateur : et si c’était le film de genre original qu’on attendait depuis si longtemps ? Ce film qui redéfinit les termes et qui s’inspire sans jamais pomper, qui référence sans jamais trahir. Évanouis nous rappelle ce qu’il y a de mieux dans le cinéma asiatique : l’habile mélange des genres qui nous emmène sur des sentiers inexplorés et passionnants. Ne vous fiez pas au bande-annonces lourdes et pesantes car le film brille par son humour noir, frôlant agréablement l’absurde. Il émerveille aussi par ses personnages hauts en couleur et déconcertants, son scénario impactant et captivant. La déconstruction du récit qui s’opère n’est pas chose aisée et Cregger s’en sort avec les honneurs et n’est pas sans nous rappeler le meilleur des scénarios de Tarantino. On déguste et savoure chaque chapitre de son histoire comme la meilleure des bouteilles et on se prend au jeu de la vérité. Le cinéaste n’en est pas à son premier coup puisque Barbare nous proposait également un récit en trois temps forts, trois temporalités, qui une fois liées permettait de faire la lumière sur le mystère. Force est de constater que ça lui réussi car ses séquences laissées en suspens ont le don de nous frustrer et de nous assoiffer. Le pay off est prodigieux.

En plus de maîtriser impeccablement son scénario, Zach Cregger est un excellent metteur en scène et un passionnant directeur d’acteurs. Ce qu’il parvient à tirer de son casting est formidable. Ses personnages sont tous passionnants à suivre avec en tête ce jeune garçon, Alex (génial Cary Christopher) a l’aura énigmatique. On peut également mentionner l’excellente partition d’Austin Abrams (Euphoria) qui tient tête à des pointures telles que Josh Brolin ou encore la déjà grande Julia Garner, actrice break out de la série Ozark qui se paye deux rôles au cinéma cet été avec Évanouis et Les 4 Fantastiques : Premiers Pas. Le casting est complété par Alden Ehrenreich (Solo: A Star Wars Story) et Benedict Wong (Doctor Strange) mais que serait-il sans THE Amy Madigan dans le rôle de Tata Gladys ? if you know, you know. L’actrice est sensationnelle et fait forte impression dès ses premières secondes d’écran. Un rôle complexe jonglant entre pur machiavélisme et grande sensibilité qui ne laissera personne indifférent.
Vous l’aurez compris, Évanouis s’ajoute à la liste des pépites horrifiques de l’été 2025 – on est décidément très gâtés – après Dangerous Animals et Substitution : Bring Her Back. On attend la suite de pied ferme. Un numéro 2 serait déjà en pourparlers, Cregger n’ayant pas raconter tout ce qu’il voulait sur cet univers. Alors foncez voir ce premier opus en salles tant qu’il est encore temps !

6 replies on “« Évanouis » : Quand tout s’évanouit… sauf le génie de Cregger”
Je partage ton enthousiasme Mélanie, ce « Weapons » (titre original plus énigmatique et donc plus intéressant) est de très belle facture et donne des raisons d’espérer encore de belles choses dans le cinéma d’épouvante. D’autant qu’il flirte longuement avec les marges du rationnel, et c’est souvent dans ces zones intermédiaires que le meilleur de l’horreur vient se nicher (Hérédité, Midsommar, get out, et j’en passe).
Je n’ai pas encore eu la chance de voir « Barbarian » (est-il disponible en br ?), mais il me semble qu’il a auparavant co-realisé des comédies. Il a fait ses armes dans un autre genre, atout original qui vient contaminer son film pour le meilleur.
Tu évoques une suite ? J’ai ouï dire que Cregger travaillait sur une adaptation de Resident Evil. 🤔 Mais vu le succès aux US, il est bien possible qu’on lui ait offert un pont d’or pour prolonger le cauchemar.
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Tout à fait d’accord ! Comme le disait Scream 5 avec humour, on est dans une nouvelle ère « elevated horror » mais surtout une nouvelle génération d’auteurs qui a la niaque !
Pour Barbare, je ne crois pas 😦
VOD ou Netflix (à voir d’urgence la première heure est SENSASS – c’était d’ailleurs ma toute première critique sur The Spectators si je ne dis pas de bêtises.
Il bosse effectivement sur Resident Evil mais les discussions sont en cours sur un prequel sur le personnage de Gladys, après vérification. Why not?
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Ach, c’est ce que je redoutais. Je trouvais ça tellement bien de ne pas en savoir trop sur tante Gladys. Il prend un gros risque. Mais je lui souhaite d’être aussi ingénieux qu’un Ti West s’il se fend d’une trilogie.
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Les origines de Gladys devaient apparemment être explorées dans le film mais ont été retirées car le film était jugé trop long. Quoiqu’il en soit, je serai au cinéma pour voir son prochain film 😊
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C’était plutôt une bonne idée de ne pas les y mettre. Ça ajoute une zone d’ombre supplémentaire.
Gladys va donc venir s’ajouter à la liste des croque-mitaines iconiques du septième art.
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Je suis d’accord. C’était très bien tel quel !
On lui souhaite de réussir dans ses projets mais c’est toujours délicat de lancer des suites ou autres prequels à des œuvres originales réussies. On en a si peu et on ne doute pas que le talentueux Cregger brille de mille idées.
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