Présenté en Hors Compétition au dernier Festival de Cannes, « Le Comte de Monte-Cristo », réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière (les réalisateurs de « Le Prénom » sorti en 2012), a reçu plus de dix minutes d’ovation. L’engouement de la presse mondiale envers cette nouvelle adaptation du roman culte d’Alexandre Dumas nous a, évidemment, fait saliver. Avec son casting royal, Pierre Niney dans le rôle-titre d’Edmond Dantès, mais aussi Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Laurent Laffite ou encore Anamaria Vartolomei et son budget de presque 43 millions d’euros, le long-métrage était attendu au tournant. Alors, qu’en avons-nous pensé ? Réponse. Au cinéma le 28 juin.
Synopsis : Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.
Difficile de ne pas comparer Le Comte de Monte-Cristo aux Trois Mousquetaires, réalisé par Martin Bourboulon et sorti sur nos écrans en deux films distincts l’année dernière. Les scénaristes de ces derniers, Delaporte et de la Patellière, passent ici à la réalisation. Aussi, ces nouvelles adaptations sont liées puisqu’il s’agit là d’un désir de remettre au goût du jour les classiques de Dumas sur grand écran. La même équipe de production, Chapter 2 et Pathé réunis, est en effet derrière ces projets de grande envergure. Force est de constater que le changement de personne à la réalisation change clairement la donne. La vive déception de D’Artagnan et Milady est balayée par ce long-métrage épique, moderne et, en somme, très bien réalisé.
À l’opposé de la photographie sombre et obscure, avec ce rendu pour le moins laid, des films portés par François Civil et Eva Green, Le Comte de Monte-Cristo fait place à une image lumineuse et travaillée qui joue beaucoup sur les contrastes. Certaines séquences-clés de l’histoire sont particulièrement belles à regarder grâce à de bonnes idées de mise en scène et prouve que le cinéma français est capable de produire des films à gros budgets et de qualité. Ainsi, toute la direction artistique du film est remarquable. Avec sa multitude de décors et de paysages gravés sur nos rétines, le long-métrage nous démontre qu’il est à la hauteur de son matériau d’origine. Sans en attendre grand chose de cette énième représentation des péripéties d’Edmond Dantès, nous en sommes finalement ressortis épatés par le travail fourni.
Rappelons-le, Le Comte de Monte-Cristo dure 3h. Si la longueur des films ne nous importe aucunement, elle peut s’avérer un frein pour beaucoup. À notre humble avis, il n’en fallait pas moins pour mettre en images un récit aussi conséquent. Bien que l’histoire soit vue et revue, nous avons été complètement embarqués dans cette aventure romanesque. Le film est enjolivé par la belle musique de Jérôme Rebotier et son casting haute volée que nous mentionnions un peu plus haut. La crème de la crème du paysage cinématographique français se donne la réplique et s’en donne à cœur joie. Notons la petite présence toujours bienvenue du grand acteur italien, dernièrement apparu en tant que juré au Festival de Cannes, Pierfrancesco Favino.
Laissez-vous transporter avec Le Comte de Monte-Cristo qui donne fière allure au cinéma français. Des superproductions de ce calibre, on en redemande tous les jours ! Au cinéma le 28 juin.
The Spectators 