Tennis, triangle amoureux et trahison ? Évidemment, The Spectators était au rendez-vous. Deux ans après notre coup de coeur Bones and All, le cinéaste italien, Luca Guadagnino, réunit un trio d’acteurs savoureux issu de cette nouvelle génération talentueuse dans son Challengers. Si Zendaya, Josh O’Connor et Mike Faist sont épatants, le film ne tient, hélas, pas toujours le fil du match. Maintenant au cinéma.
Synopsis : Durant leurs études, Patrick et Art, tombent amoureux de Tashi. À la fois amis, amants et rivaux, ils voient tous les trois leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface.
Challengers n’est pas le petit diamant brut que nous attendions. Très charmés par le cinéma de Luca Guadagnino, nous avions peut-être trop d’attentes. Le film est visuellement très attrayant, nous n’en attendions pas moins de son auteur qui enchaîne les films (et série : We Are Who We Are) de qualité avec une approche esthétique très forte. Il a l’art et la manière de sublimer ses acteurs à l’écran aux moyens d’effets de style parfois trop prononcés et redondants – notamment les ralentis qui étirent certaines scènes en longueur. La musique de Trent Reznor et Atticus Ross, déjà aux commandes de la superbe bande-son de Bones and All, est ici très pop et euphorisante jusqu’au moment où elle nous monte à la tête pour cause d’usage intempestif.

Au-delà de sa forme réussie, nous sommes ravis de voir un film digne de ce nom sur le tennis. Que vous aimiez ce sport élitiste ou non, il n’en reste que Luca Guadagnino le représente avec un enthousiasme et un sens du divertissement qui rendent les séquences de matchs fascinantes à regarder. Dommage qu’il faille attendre la fin du film pour vraiment ressentir cette énergie dévorante. En fin de compte, l’histoire de Challengers est assez prévisible et dénué de risques. Nous sommes loin de son Call Me By Your Name qui transpirait l’amour, le désir, le chaleur. Et parlons-en du désir. L’un de ses thèmes fétiches qui ne prend jamais vraiment le cas présent. Prétendument sulfureux, le film se révèle très sage et ose peu de choses.
Avec un découpage qui alourdit le rythme et un scénario qui traine en longueur, Challengers reste divertissant pour la performance du trio Zendaya, O’Connor et Faist et la réalisation inspirée de Guadagnino. Maintenant au cinéma.
