Septième volet de la saga Jurassic Park initiée par Steven Spielberg en 1993, Jurassic World: Renaissance dit au revoir au duo Chris Pratt – Bryce Dallas Howard et se dote d’un tout nouveau casting étoilé composé de Scarlett Johansson, Jonathan Bailey et Mahershala Ali ainsi que du grand metteur en scène britannique Gareth Edwards. Qu’en est-il de ce renouveau qui voit le jour seulement 3 ans après son prédécesseur Jurassic World : Le Monde D’Après ? Au cinéma ce 4 juillet.
Synopsis : Cinq ans après Jurassic World : Le Monde D’Après, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.

Le moins que l’on puisse dire c’est que la franchise Jurassic Park a toujours attiré des cinéastes prestigieux pour porter à l’écran ses différentes histoires. Spielberg on le disait avec les deux premiers, Colin Trevorrow qui a lancé les Jurassic World il y a 10 ans maintenant mais aussi l’Espagnol Juan Antonio Bayona qui apporta sa patte visuelle dans Jurassic World: Fallen Kingdom en 2018. C’est aujourd’hui au tour de Gareth Edwards, que nous aimons beaucoup, de prendre les rênes de la saga avec Jurassic World : Renaissance. Habitué des franchises et des superproductions puisqu’il est passé par Star Wars avec probablement l’un des meilleurs films de la saga à date Rogue One: A Star Wars Story. Ce film n’était à l’époque que son troisième long-métrage. Nous lui devons également le revival de Godzilla en 2014 et le moins aimé The Creator qui reste une pépite visuelle dans le paysage de la science-fiction contemporaine. En somme, vous l’aurez compris, nous avons affaire à un artiste complet qui maîtrise aussi bien son image qu’il ne comprend la notion de divertissement. Il nous offre très certainement le blockbuster réconfortant de l’été.
Jurassic World : Renaissance vaut clairement le coup d’œil pour les amoureux et nostalgiques de la saga qui sauront trouver dans ce nouvel opus tout le charme et toute la fougue des anciens. Ils pourront remercier à juste titre le talent du cinéaste et de son directeur de la photographie John Mathieson (fidèle comparse de Ridley Scott) qui nous servent quelques séquences somptueuses. La musique de notre Alexandre Desplat national qui reprend avec parcimonie le thème iconique de John Williams, n’y est pas pour rien non plus. Cependant, devant la caméra, les personnages hyper stéréotypés prennent un peu de vie et de consistance grâce au charisme de leur interprète. Si le trio de tête d’affiche, eux aussi familiers des grandes productions, Scarlett Johansson (Avengers) – Jonathan Bailey (Wicked) – Mahershala Ali (Hunger Games) ont le vent en poupe et une alchimie folle, c’est moins le cas pour Rupert Friend (Companion) qui se démène autant que possible avec un rôle écrit à la truelle et dont les actes sont d’une prévisibilité absolue.

C’est bien là le souci premier de Jurassic World : Renaissance, un scénario bien pauvre et une écriture chaotique qui ne font pas honneur aux premières heures de la saga. Pourtant, c’est bien le scénariste David Koepp, présent depuis 1993 et qui a écrit pour les plus grandes franchises de cinéma comme Mission Impossible, Spider-Man de Sam Raimi ou encore Indiana Jones, qui tient la barre. Il tente un tant soit peu de développer les protagonistes avec des backstories un peu forcées mais alourdit le récit avec cette histoire de famille menée par Manuel Garcia-Rulfo, en quête d’elle-même, trope habituel de ce type de production et qui ne parvient ni à convaincre ni à émouvoir. Dans sa globalité, l’histoire manque cruellement d’émotions et ce malgré toute la bonne volonté du réalisateur et de ses équipes de nous proposer du grand spectacle. Nous sommes constamment tiraillés entre la qualité formelle du film qui nous en met plein la vue et la déception d’un récit surexploité qui ne peut décidément plus nous apporter son lot de surprises.
Il nous reste à voir comment le public va réagir et si cette suite saura convaincre. Toujours est-il que les producteurs vont devoir redoubler d’efforts s’ils souhaitent continuer à nous ramener en Terre promise car l’embauche de grands cinéastes ne suffira plus. La saga Jurassic Park a besoin d’un véritable renouvellement et d’une nouvelle révolution. Jurassic World : Renaissance c’est à découvrir sur un très grand écran de cinéma dès le 4 juillet.
