Alain Chabat replonge dans le chaudron gaulois avec une mini-série animée aussi belle que futée. Une adaptation pour Netflix à la fois respectueuse et délicieusement moderne qui prouve que l’esprit d’Astérix n’a rien perdu de sa vigueur.
Astérix et Obélix sur Netflix : Chabat-mania activated !
Par Toutatis, quelle belle surprise ! On savait Alain Chabat amoureux de l’univers d’Uderzo et Goscinny depuis son mythique « Astérix : Mission Cléopâtre » (qui m’a pourtant laissé de côté à l’époque), mais on ne s’attendait pas à ce qu’il revienne jouer dans le village des irréductibles sous une forme aussi inventive. Avec « Le Combat des Chefs« , mini-série animée en 5 épisodes disponible sur Netflix, il signe une adaptation qui n’a rien d’un simple paresseux hommage : c’est un véritable festin visuel et narratif.
La première chose qui frappe, c’est la direction artistique absolument sublime. Les décors et personnages semblent littéralement sortir des planches de la BD pour prendre vie, dans un mélange de fidélité graphique et de modernité audacieuse. Les textures, les couleurs et les cadrages regorgent de clins d’œil à l’œuvre originale et à la culture pop actuelle. Jamais l’univers gaulois n’avait paru aussi vivant. Et il vaut remercier le travail des Toulousains des studios TAT Productions. Cocorico ! Ils ont su mettre en image la folie des grandeurs de Chabat avec un brio détonant et des couleurs festoyantes. Les images de ce « Le Combat des Chefs » vont rester longtemps gravées sur nos rétines !
La potion magique de Chabat : l’humour malin et surtout Nul !
Alain Chabat oblige, l’humour est omniprésent — mais attention : sous ses airs potaches et ses calembours savoureux, qui raviront les fans des Nuls, de Chabat et de ses disciples, la série déploie une écriture plus fine qu’il n’y paraît. Dialogues ciselés, situations délicieusement absurdes, travail de la blague qui prend son temps pour une construction imparable et autodérision bienvenue : tout y est. La série réussit aussi l’exploit de moderniser l’esprit d’Astérix sans le trahir, glissant des références contemporaines (Avengers, Netflix, le monde de la tech…) et des détournements modernes de clichés parfaitement dosés. Pour les grincheux, Chabat a eu l’accord d’Anne Goscinny et Sylvie Uderzo, les filles des créateurs, et du directeur des éditions Albert René pour toutes les inventions.
Les cinq épisodes de 25 minutes qui s’enchaînent sans temps mort, un rythme maîtrisé, une animation somptueuse (vraiment, on insiste clairement sur ce point qui risque de redéfinir la direction artistique de tous les prochains films/séries d’animation de la franchise) et un doublage de haute volée (malgré quelques réserves sur Panoramix et Thierry Lhermitte dont on a eu du mal à se défaire) : cette mini-série est une réussite sur toute la ligne. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les Gaulois de toujours et les curieux, qui prouve une fois encore qu’entre Alain Chabat et Astérix, c’est une histoire d’amour qu’on aimerait bien voir se poursuivre.
Vivement recommandé. Avec ou sans potion magique.
The Spectators 