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« Wicked » de Jon M. Chu : magie queer et anti-fasciste !

La magie de « Wicked » a fonctionné sur The Spectators et on vous dit tout sur pourquoi il faut voir le film.

Il ne sert à rien de vouloir défier la gravité, vous allez être irrésistiblement attiré au cinéma pour voir le premier film « Wicked ». L’adaptation de la comédie musicale est l’événement de cette fin d’année et c’est le film parfait pour bien finir 2024 et commencer 2025 en chantant « Defying Gravity »!

« Wicked », partie 1 : Oz avant le « Magicien d’Oz »

L’attente était immense pour « Wicked« , l’adaptation cinématographique de la comédie musicale culte. Après un matraquage promotionnel intense et un peu saturant, on craignait le pire pour cette adaptation. Les premières minutes du film n’ont pas aidé… Ariana Grande-Butera, dans le rôle de Glinda, semble un peu empruntée, hésitant entre une interprétation trop caricaturale et une maladresse touchante (passer après Kristin Chenoweth…). Et au final, cela résume bien cette première partie, ce premier film « Wicked« . C’est exubérant, excessif, foncièrement caricatural mais au fil des minutes, en plus d’une petite audace visuelle, de numéros musicaux captivants, et l’énergie irrésistible de son univers et de son casting, on finit par se laisser subjuguer par ce capharnaüm touchant. Et magiquement engagé. (Et qui devrait faire un tabac dans les cérémonies de prix).

La réalisation de Jon M. Chu ne fait pas les choses à moitié : chaque décor, chaque costume et chaque plan regorge de couleurs chatoyantes, d’explosivité et de queerness. Le monde d’Oz est présenté sous un jour à la fois familier (qu’on connaisse « Le Magicien d’Oz » ou la culture pop autour du livre/film) et nouveau, débordant de couleurs vibrantes et de détails enchanteurs. Cette exubérance visuelle est accompagnée d’une bande-son toujours aussi marquante. Les chansons, pilier de l’œuvre originale de « Wicked« , prennent une nouvelle ampleur dans ce format loin des planches de Broadway, mêlant émotion et puissance dramatique. Les amateurs de la comédie musicale retrouveront avec bonheur des morceaux comme « Defying Gravity« , portés par des interprétations pleines d’intensité.

Cela est forcément aidé par un casting impliqué et parfaitement choisi. Si Ariana Grande-Butera prend un peu de temps pour s’imposer dans la peau de G(a)linda, elle finit par trouver son rythme et donne une profondeur inattendue à son personnage excentrique. Ariana est Glinda. Mais c’est Cynthia Erivo, dans le rôle d’Elphaba, la future méchante sorcière de l’Ouest, qui brille véritablement. Sa voix saisissante et son jeu habité donnent vie à cette sorcière à la peau verte incomprise, héroïne puissante et tragique. Ensemble, elles incarnent une amitié complexe et émouvante, un pilier du récit qui donne à « Wicked » toute son âme. N’oublions pas de saluer un Jonathan Bailey, fiévreux et fougueux, qui débarque à mi-parcours pour donner un coup de fouet supplémentaire.

Cynthia Eriva et Ariana Grande-Butera sont Elphaba et Glinda. ©Universal Pictures

« Wicked » : une célébration de la différence et de la résistance

Au-delà de son aspect spectaculaire et musical, « Wicked » est une œuvre profondément engagée, dont les thématiques résonnent particulièrement dans notre époque troublée (et ce n’est que le début…). C’est une histoire de lutte contre l’oppression et les régimes autoritaires, où l’héroïne refuse de trahir ses valeurs pour faire ce qui est juste. Mais c’est aussi une réflexion sur les discriminations : l’histoire d’Elphaba, ostracisée pour ce qu’elle est (à cause de sa couleur de peau), évoque aussi bien le racisme que la xénophobie. L’importance de la communauté, en tant que refuge et source de force, est également un thème central. Trouver les siens est une étape cruciale pour accepter pleinement qui l’on est, et cette idée prend une résonance encore plus forte dans le monde d’aujourd’hui.

Dans un monde de plus en plus polarisé, « Wicked » est une célébration flamboyante de la diversité et du courage qu’il faut pour s’opposer aux injustices. Avec ses accents résolument queer et son invitation à embrasser l’altérité, le film rappelle que la solidarité et l’authenticité sont des armes puissantes contre l’oppression. Au final, « Wicked » n’est pas seulement un spectacle grandiose ; c’est une œuvre actuelle, pertinente et inspirante. Vivement la deuxième partie (malheureusement fin 2025).

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Par stephaneserieseater

Sériephile et cinéphile. Fier d'être avec Mélanie les parents de The Spectators où on retrouve notre amour des blogs et du partage en tout simplicité de nos humbles avis. J'adore écrire et passer du temps à remplir les colonnes du site. Pour mon plaisir et pour le vôtre.

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