David Brent et Michael Scott vont avoir de la concurrence : Hannah Howard est dans la place ! C’est la nouvelle manageuse un peu forceuse et cringe d’une branche d’une compagnie de conditionnement et d’emballage à Sydney. Bienvenue en Australie dans votre nouveau bureau.
« The Office Australie » sur Prime Video aux origines du malaise
Avant la prochaine version mexicaine, depuis le 18 octobre, « The Office » se décline en version australienne. Dans un monde professionnel en pleine mutation post-Covid, cette nouvelle mouture, chapeautée par la scénariste Julie De Fina et la réalisatrice Jackie Van Beek, ces 8 épisodes tombent à pic. Lorsque Ricky Gervais et Stephen Merchant ont créé « The Office » en 2001 au Royaume-Uni, ils ont révolutionné la sitcom télévisée. Leur série, en mockumentaire (mocking documentaire), transformait le bureau banal d’une entreprise de papier en terrain de jeu comique absurde, où le narcissisme de David Brent (génial Gervais) devenait le moteur d’un humour grinçant et profondément inconfortable. L’adaptation américaine avec Steve Carell en tête d’affiche a suivi en y apportant sa touche, plus sensible et moins méchante.
Mais ici, « The Office Australie » débarque dans un monde professionnel profondément changé. Et cette adaptation (qui change beaucoup de choses mais garde beaucoup de stéréotypes de ces illustres prédécesseures) sait en jouer, tout en mixant le cringe de la version UK et l’attachement (ici quand même balbutiant) aux persos de la version US et se poser les bonnes questions sur le télétravail, la relation à son bureau, le vrai, celui auquel on s’assoit, les sacrifices à faire pour survivre dans cet environnement hostile…
Flinley Craddick de « The Office Australie » : un nouveau terrain de jeu comique
La version australienne reprend avec intelligence cette matrice originale. L’entreprise Flinley Craddick devient le nouveau théâtre de situations professionnelles grotesques, où chaque interaction est un mini-cauchemar social (qu’on a tous vécu, qu’on vit encore et qu’on vivra malheureusement demain). Les personnages, soigneusement dessinés, oscillent entre maladresse crasse, ambition déplacée et attitude désespérée et blasée. Le duo Nick et Greta – nouveaux héritiers des codes de Jim et Pam – apporte une dynamique romantique aussi maladroite que touchante, reproduisant cette alchimie qui avait fait le sel des précédentes adaptations.
Si certains gags peinent à décoller et que le rythme connaît quelques à-coups, cette première saison de « The Office Australie » pose néanmoins des fondations solides. L’humour « malaisante », les interactions grinçantes entre collègues et la capacité à filmer le malaise avec une justesse presque documentaire promettent une série qui pourrait rapidement trouver son rythme de croisière. Comme ses grandes sœurs britannique et américaine, l’adaptation australienne comprend que le vrai comique réside dans l’observation clinique des petites lâchetés humaines. Et des regards en biais (et des saloperies) qu’on peut se lancer entre collègues.
Verdict ? Cette première saison laisse présager un beau potentiel. La saison 2 (qui reste à être commandée) sera déterminante pour confirmer ou non les promesses de cette adaptation décalée. À voir absolument sur Prime Video pour les amateurs de comédie au vitriol.
