Personne ne l’attendait (enfin sauf ceux qui ont vu la pub matraquée par les JO) et pourtant cette première saison de « Nautilus » est une belle surprise. Les 10 épisodes offrent une belle tranche d’aventures qui nous a beaucoup amusé.
« Nautilus » sur France 2 : épopée captivante entre rébellion et justice sociale
« Nautilus« , la série de France 2 (disponible aussi en intégralité sur france.tv) inspirée des écrits de Jules Verne, réussit avec brio à raviver l’esprit d’aventure des romans, tout en injectant une réécriture audacieuse et résolument contemporaine. Le show de James Dormer (passé sur les séries UK « The Musketeers », « Sinbad », « MI5 » ou encore « Strike Back« ) se distingue par son souffle épique, son message engagé et son imaginaire visuel captivant.
Loin d’être une simple adaptation du « 20 000 lieues sous les mers« , « Nautilus » ose réécrire le personnage emblématique du Capitaine Nemo. Cela froissera forcément les puristes mais Dormer s’amuse à le moderniser. Pour le meilleur. Ici, il est non seulement un génial ingénieur et un capitaine audacieux, mais aussi un rebelle farouche luttant contre l’injustice et l’oppression. Au travers d’aventures rocambolesques qui s’enchaîne, ne laissant que peu de répit aux spectateurs, James Dormer souligne son passé douloureux et ses motivations profondes, explorant les origines de son combat et de sa vengeance. On découvre un Nemo plus humain, plus complexe, dont l’esprit de vengeance contre les puissances colonialistes se transforme en une quête pour une justice universelle. Il est très bien incarné par un Shazad Latif imposant.
« Nautilus » saison 1 sur france.tv : révolution et message anti-capitaliste
L’aventure est au cœur de « Nautilus », et chaque épisode est une plongée fascinante dans des mondes sous-marins, des îles mystérieuses et des contrées inconnues. Mais ce qui distingue véritablement la série, c’est sa capacité à entrelacer cette aventure pure avec un message social fort. Nemo n’est pas seulement un explorateur, mais aussi un révolutionnaire. Son sous-marin devient un refuge pour les opprimés et un symbole de résistance contre les puissances capitalistes et colonialistes.
Ce qui frappe particulièrement c’est l’audace de son propos. En faisant du Capitaine Nemo un anti-héros luttant contre l’exploitation des peuples et des ressources, la série met en lumière des thématiques contemporaines brûlantes. La critique du capitalisme y est omniprésente, elle flatte nos envies de révolution, de rébellion et d’esprit d’action (un peu comme le fait aussi « Alien: Romulus« ). Elle se fond subtilement dans l’intrigue, à travers les dilemmes moraux de Nemo et de son équipe (mais aussi de ses ennemis), ses affrontements avec des figures de pouvoir corrompues et ses discours passionnés sur la liberté.
« Nautilus » sur France 2 : décors, esthétiques et ode à la Nature !
Visuellement, « Nautilus » est un régal pour les yeux. Les décors, à la fois réalistes et empreints de fantastique, rendent hommage à l’univers vernien tout en adoptant une esthétique moderne. Certain.es trouveront ça moches mais la série puise dans une ambiance sérielle très 90s de ce côté-là (en plus de retrouver aussi son esprit). D’ailleurs, le sous-marin lui-même, avec son design métallique sombre et ses gadgets ingénieux, est à la fois une forteresse et un personnage à part entière. La réalisation soignée et la bande sonore épique renforcent le sentiment d’immersion et d’évasion propre à l’œuvre, qui est aussi une belle ode à la Nature. Un message écologiste est clairement là, nous invitant à prendre soin de nos faunes et flores sauvages, marines et terriennes. Le personnage français, Benoît, joué par Thierry Frémont, est clairement la caution qui nous pousse à nous interroger. On vous invite à lire l’interview de Frémont dans l’Humanité à ce sujet.
En conclusion, « Nautilus » se révèle être une série aussi ambitieuse que divertissante. En réinventant le mythe de Nemo, elle réussit à concilier l’aventure classique avec un discours profondément moderne, engagé et subversif. Célébrant l’esprit de rébellion et la soif de justice, « Nautilus » s’impose comme une (belle) œuvre (surprise et) incontournable pour les amateurs de récits d’aventure (et les esprits contestataires). Elle est parfaite pour conclure l’été 2024. On ne peut que recommander !
