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« Les Guetteurs » : Bienvenue dans le Shyamalan-verse

Adapté du roman d’A.M. Shine, Les Guetteurs est le premier long-métrage d’Ishana Night Shyamalan en tant que scénariste et réalisatrice. Ce nom vous dit très certainement quelque chose puisqu’il s’agit de la fille du réalisateur américain M. Night Shyamalan (ici producteur), connu pour être l’un des maîtres du cinéma de genre depuis le début des années 90 (Sixième Sens, Incassable, plus récemment Knock At The Cabin). Et il n’y a pas de doute, c’est bien la fille de son père. Avec ce thriller horrifique au pitch mystérieux, la cinéaste nous plonge dans un univers qu’on pourrait appeler le Shyamalan-verse. C’est sympa à regarder mais est-ce qu’elle arrive pleinement à se démarquer de l’ombre de son père ? À voir en salles ce mercredi 12 juin.

Copyright Warner Bros.

Synopsis : Perdue dans une forêt, Mina trouve refuge dans une maison déjà occupée par trois personnes. Elle va alors découvrir les règles de ce lieu très secret : chaque nuit, les habitants doivent se laisser observer par les mystérieux occupants de cette forêt. Ils ne peuvent pas les voir, mais eux regardent tout.

Loin de nous l’envie d’identifier Ishana Shyamalan comme seule « fille de » car c’est toujours génial de découvrir des femmes cinéastes, et plus encore, des réalisatrices de films de genre. Pourtant, il est difficile de ne pas penser au dernier film de M. Night Shyamalan, Knock At The Cabin, quand on découvre Les Guetteurs. Nous avons un récit similaire où quatre personnages mystérieux se retrouvent au coeur d’une forêt. La cabane en bois fait place ici au bunker en béton. Cette similitude amusante va de paire avec la voie toute tracée que prend Ishana Shyamalan pour sa première réalisation. Et ces deux long-métrages partagent étrangement les mêmes critiques : tout repose sur le mystère et une fois celui-ci révélé, il ne nous reste plus grand chose à se mettre sous la dent. Pourtant, cela ne nous empêche pas d’avoir de l’affection pour ces histoires visuellement très belles. Sans aucun doute, la réalisatrice a fort appris auprès de son paternel. Sa mise en scène est tout aussi stylisée et riche visuellement avec un joli travail de composition de l’image. Nous sentons une réelle recherche artistique et le film est beau à voir.

Copyright Warner Bros.

À 23 ans seulement, même si bien entourée, Ishana Shyamalan démontre des aptitudes à exercer le métier de cinéaste et nous pouvons dire qu’elle a de la suite dans les idées. Ses intentions de réalisation servent bien son propos et les thèmes qui en dégagent tels l’effet miroir et la symétrie de certains plans pour nous parler de double. Loin d’être révolutionnaire, l’histoire demeure intrigante et fun à suivre tout du long et ce, grâce à la performance Dakota Fanning et Georgina Campbell (découverte dans Barbare). Sur-explicatif par moment, Les Guetteurs aurait gagné à conserver quelques éléments secrets et sa fin ne nous a pas totalement convaincus. Finalement, c’est une bonne entrée en matière sur le grand écran pour la jeune femme qui avait préalablement travaillé sur la série Servant, produite par M. Night Shyamalan et diffusée sur Apple TV+. Nous sommes curieux de voir les choix cinématographiques d’Ishana Shyamalan à l’avenir. Il est toujours difficile d’avoir son identité propre dès sa première réalisation. Parviendra-t-elle à trouver son propre chemin ?

Avec cette patte artistique quasi identique à celle de son père, ne risque-t-elle pas de souffrir de la comparaison ? Les Guetteurs, au cinéma le 12 juin.

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