Un scandale dans le milieu du football français, des insultes, du racisme, et c’est toute la société qui s’embrase ! La série « La Fièvre« , la nouvelle Création Originale de Canal+ par Eric Benzekri, le co-créateur de « Baron Noir », enflammera votre esprit dès le lundi 18 mars au risque de vous rendre malade !
« La Fièvre » saison 1 sur Canal+ : réussite totale, angoisse croissante
La France court à sa perte. On le sait, le craint et on le redoute. Les fractures sociales sont là, douloureuses et loin d’être guéries, le monde actuel jette constamment de l’essence sur le feu et Eric Benzekri, co-créateur de la série « Baron Noir« , a su poser un regard acéré sur cette ambiance flippante. Avec une acuité glaçante, le scénariste dresse donc le portrait d’une génération France qui s’affronte sur tous les sujets, entre insultes, violences et menaces de guerre civile. Avec le combat de deux femmes (incarnées par les formidables et exceptionnelles Nina Meurisse et Ana Girardot), une gestionnaire de crise qui sonde les Français et une influenceuse d’extrême droite, Benzekri fait monter la pression autour de la question identitaire, décortique et essaie de comprendre là où le récit français a préféré l’individualité au collectif, à la Nation.
Ici, dans le premier épisode, la France Black Blanc Beur (déjà bien à mal dans la vraie vie) est piétinée par un scandale dans le monde du football, avec une extrême droite crie au racisme anti-blanc… Il n’en fallait pas plus pour qu’un terrible engrenage fasse tout dérailler. Benzekri signe une saison 1 brillante, même si un peu trop didactique par moments (les explications de gestion de crise, les qualis, le monde des communicants…) et étouffe le spectateur avec un emballement qui rend malade. Tout donne la gerbe, remue les tripes et secoue les neurones. « La Fièvre » donne vraiment la fièvre. Et tout au long des 6 épisodes, la série de Canal+ ne ménage pas le spectateur avec son récit captivant, glaçant, intense et fascinant !
« La Fièvre » saison 1 : un pour tous et tous pour un !
Dans une interview sur France Inter, Eric Benzekri a parlé de la nécessité de retrouver un sens du collectif en « réagissant individuellement (…) en s’empêchant, même quand on a la haine, même quand on est victime d’injustice. Garder la tête froid individuellement quand tout le monde a la fièvre« . Et de nous rassurer malgré le portrait sombre et flippant qu’il décrit dans ses 6 épisodes sur l’état de la France : « on a des anticorps républicains (…) une école qui réussit à fonctionner malgré tout, on a des institutions qui tiennent, des associations antiracistes qui se battent, on a des journalistes qui gardent le cap et qui essaient de garder des digues ». On espère qu’une saison 2 sera commandée car Eric Benzekri en a sous le coude et promet de belles choses pour la suite (on tient à préciser que la dernière scène de la saison 1 ne nous a pas été dévoilée et qu’elle est assez dingue).
L’univers de « La Fièvre« , à la limite de l’anticipation (et on espère que ça en restera là, un peu comme l’a fait « Years and Years » y a quelques années), est un peu laboratoire pour expérimenter les angoisses d’une France clivée et peut-être la rabibocher et offrir des solutions curatives. Pour le bien de la Nation. Allez maintenant, on ne peut que vous conseiller de succomber à « La Fièvre » et de venir vous faire peur avec nous.
On a quelques mots sur « La Fièvre » dans l’épisode 5 de The Spectators, le podcast :
