Nous avons rattrapé pour notre plus grand malheur « L’Exorciste : Dévotion » sorti dans les salles françaises l’année dernière. Le film, réalisé par David Gordon Green qui est à l’origine du renouveau de la saga « Halloween », est un concentré de tout ce qu’une suite peut avoir de mauvais. Sorti en 2023 pour marquer le 50ème anniversaire du classique de William Friedkin, il est, à priori, le premier film d’une trilogie… ils auraient peut-être dû s’abstenir. Disponible en dvd, blu-ray & vod.
Synopsis : Depuis que sa femme, enceinte, a perdu la vie au cours d’un séisme en Haïti douze ans plus tôt, Victor Fielding élève, seul, leur fille Angela. Un jour, Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de refaire surface 72 heures plus tard sans le moindre souvenir de ce qui leur est arrivé… Dès lors, d’étranges événements s’enchaînent et Victor doit affronter de redoutables forces maléfiques. Désespéré et terrorisé, il sollicite la seule personne encore en vie qui ait jamais été témoin de pareils phénomènes: Chris MacNeil.
Nous n’avons rien contre le scénariste et réalisateur américain David Gordon Green si ce n’est qu’il devrait mieux laisser les mythes horrifiques en paix. Si tout n’est pas à jeter dans ses « Halloween » nouvelle génération, on en est pas loin avec son « Exorciste : Dévotion ». Nous n’allons pas nous étendre sur son scénario hallucinant mais plutôt sur ses occasions manquées d’en tirer un bon film. Les trente premières minutes nous présageaient de bonnes choses à venir. Et la désillusion n’en fut que plus difficile. « L’Exorciste : Dévotion » démarre de manière intéressante et installe intelligemment son histoire. Le long-métrage nous parle de nouvelles croyances, de nouvelles cultures. Il parvient également à développer des personnages appréciables, notamment au travers de cette belle relation père-fille interprétée par Leslie Odom Jr. et Lidya Jewett. Finalement, on se dit qu’on ne va peut-être pas passer un mauvais moment. Le cinéaste parvient même à instaurer de vrais moments de tension au sein de la maison familiale. Et ce, jusqu’à la deuxième partie du film qui se concentre sur l’exorcisme.

Au delà du fait qu’il fait appel au fan service en rameutant les icônes du premier film en la personne d’Ellen Burstyn (merveilleuse actrice, disons-le) et Linda Blair, le film échoue dans quasiment tout ce qu’il entreprend. Nous ne lui en tiendrons pas rigueur car toutes les grandes sagas le font : Star Wars, Massacre à la Tronçonneuse, Scream ou encore Scream. La nostalgie est passée maître du divertissement. Et pourtant, on ne dit pas non. Les spectateurs sont friands de ces récits cultes. Le cinéma d’horreur a toujours produit des suites de la suite de la suite de l’original etc. et ça nous convient plutôt bien. On aime retrouver ces figures qui ont marqué nos jeunes années, ces monstres et autres créatures en tout genre. Mais là où William Friedkin avait tout compris en nous faisant le portrait sincère d’une famille dans un « drame horrifique », David Gordon Green lui est loin de toute subtilité. Dans l’excès, la surenchère et très certainement le ridicule, son film s’étire sur deux heures dans un gloubi-boulga de mauvais genre. Ah, pauvre Friedkin…
Si « L’Exorciste » de 1973 est l’un des films d’horreur les plus terrifiants au monde, croyez bien que « L’Exorciste : Dévotion » est l’un des plus drôles. Et pas pour les bonnes raisons. Maintenant disponible en dvd, blu-ray & vod.
