Si Aang doit réussir à maîtriser les 4 éléments pour devenir l’Avatar, ceux qui avaient fort à faire pour réussir à maîtriser cette adaptation, c’était bien Netflix…. et il faut dire que le pari n’est clairement pas réussi. La série live action passe à côté de la nature élémentaire de l’adorée oeuvre animée. The Spectators fait le point.
« Avatar: The Last Airbender » saison 1 : passer à côté de son sujet
Evacuons d’emblée la seule vraie réussite de cette adaption live action de la série animée « Avatar: The Last Airbender« : le casting. Après l’horrible white-washing du film de Shyamalan, Netflix a su trouver des acteurs qui collent à la perfection aux personnages que nous connaissons et aimons depuis 19 ans aujourd’hui. De ce côté-là, il n’y a presque rien à dire. Bon soyons honnête, des fois, les jeunes acteurs sont un peu limites en terme de jeu mais ils ont de l’énergie à revendre donc on pardonne. Voilà, maintenant que c’est dit, la série va subir maintes critiques de notre part. La crainte, suite à l’annonce au départ des créateurs originaux Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko de l’adaptation, Albert Kim s’est trouvé tout seul pour showrunner et prendre tous les raccourcis et libertés pour faire rentrer 20 épisodes de 20 minutes de la première saison en une saison de 8 épisodes de 45-50 minutes. Rien ne va et le voyage d’Aang, Katara et Sokka a été sacrifié pour arriver seulement à sa destination finale… L’âme de la série originelle a été purgée, la substantifique moelle a été vidée et si la coquille est belle (les effets spéciaux sont presque tous réussis), cela ne suffit pas à sauver les meubles.
Albert Kim peine à insuffler les (4) éléments nécessaires pour satisfaire les fans. Les néophytes y trouveront peut-être leur compte mais c’est dommage car « Avatar » est bien plus : c’est une réflexion anti-impérialiste, anti-expansionniste, anti-militariste, écologiste et prône l’équilibre en toutes choses, tant au niveau personnel que gouvernemental. Ah cet équilibre que charge à maîtriser Aang… si on pouvait tous y parvenir aussi, le monde serait meilleur. Tout en suivant l’évolution des ses personnages et de leurs errances dans un monde en perdition, Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko offraient une perspective unique dans une série animée pour enfants, diffusée sur Nickelodeon à l’époque. La série de Netflix passe clairement à côté de son sujet. Elle met en image les événements importants de la saison 1 mais oublie que l’important se trouve ailleurs. L’adaptation live action n’a pas d’épisode filler, ces moments de répit entre les gros événements, ceux où Aang et ses amis pansent leurs plaies, réfléchissent à la marche du monde, au sens de leur quête, l’utilité de leur mission… et elle y perd beaucoup… Encore une fois, on est train de se dire que les saisons de moins de 8 épisodes n’ont pas de sens et manque d’ambitions dans la narration sérielle (qui n’en est plus…). Bref, ça devient une triste ritournelle.
« Avatar: The Last Airbender »sur Netflix : l’histoire d’Aang se poursuivra en dessin animé !
Cette série en prise de vue réelle peine donc à convaincre, pire elle est irritante car elle gomme tout ce qui faisait le sel de la série animée. Il est donc difficile d’être compréhensif dans le choix de l’adaptation, surtout que l’univers « Avatar » est adulé et vénéré et va reprendre du poil de la bête dans les années à venir (en version animée), sous la houlette des créateurs originaux. C’est donc un peu triste de voir ces 8 épisodes à la peine, sacrifiant les errances de notre trio, minimisant les personnages de passages… Suki méritait mieux… Bref, après le visionnage de la série de Netflix, on ne peut que recommander de se lancer, néophyte ou fan, dans un rewatch de « Avatar: The Last Airbender » et de sa série dérivée/suite « Avatar: The Legend of Korra » avant de découvrir les nouvelles aventures d’Aang et de ses amis dans des films et de nouvelles séries.
