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« Dune : Deuxième Partie » : D comme Denis

C’était écrit. Denis Villeneuve qui réalise son rêve d’enfant en réadaptant au cinéma l’oeuvre de Frank Herbert. Qui d’autre que l’actuel maître de la science-fiction pour relever ce défi ? Oui mais l’homme et réalisateur Doué de nature n’est pas seul sur ce projet Dantesque. Il est accompagné de sa fidèle productrice et compagne, Tanya Lapointe, un Duo en or qui nous a livré le meilleur de la SF ces dernières années : « Premier Contact », « Blade Runner 2049 » et « Dune : Première Partie ». Cette suite, au cinéma le 28 février, est un condensé de tout ce qu’il y avait de bien dans le premier, en mieux. Un spectacle sensationnel et sensoriel comme on en voit rarement.

Copyright Warner Bros France

Synopsis : Paul Atreides s’unit à Chani et aux Fremen pour mener la révolte contre ceux qui ont anéanti sa famille. Hanté par de sombres prémonitions, il se trouve confronté au plus grand des dilemmes : choisir entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers.

Il nous est difficile de mettre des mots sur ce que nous avons vu. « Dune : Deuxième Partie » est un grand film et son auteur, un grand réalisateur. Denis Villeneuve vise plus haut et frappe plus fort avec ces deux heures et quarante minutes de pur cinéma. Visuellement bluffant, ce deuxième volet corrige les défauts du premier. Ce que le cinéaste parvient à créer en deux films est hallucinant. Il y développe tout un univers déjà si compliqué à adapter avec une aisance folle pour nous en offrir une vision qui lui est propre. Avec cette histoire mythique et mystique qu’il chérit tant, Villeneuve nous emporte avec passion et talent. Le film et sa musique somptueuse, toujours composée par le célèbre Hans Zimmer, nous accompagnent longtemps après le visionnage. Nous repensons encore à ce jour au thème de Paul et Chani dont la relation est le coeur du film.

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Tout est mis en oeuvre pour nous éblouir. Le réalisateur canadien enchaîne les séquences toutes plus marquantes les unes que les autres et nous, spectateurs, sommes heureux d’êtres témoins d’oeuvres comme la sienne. Il est, bien entendu, possible de ne pas être attiré par ce genre, par ce récit, par ces personnages ou par la vision de Villeneuve. Il n’en reste qu’objectivement, « Dune : Deuxième Partie » est truffé d’idées visuelles et le travail effectué sur le cadrage et la composition des plans, la photographie et le son de chacun de ses plans est un délice pour les yeux et les oreilles. Sans trop en dévoiler, car il serait bien dommage d’en savoir trop ou d’en avoir trop vu avant de le découvrir, nous pouvons mentionner quelques scènes qui restent graver dans nos mémoires : la séquence d’ouverture, la scène de l’arène ou encore le dernier affrontement.

Le récit et le rythme de ce second opus sont maîtrisés de bout en bout. Denis Villeneuve nous sert sur un plateau d’argent un blockbuster grand public, intelligent, mais aussi beaucoup plus sombre et qui prend son temps. Le livre de Frank Herbert est si dense que des choix sont à faire et pourtant, le réalisateur parvient à le vulgariser à l’image tout en en gardant son essence. « Dune » traite de la famille, du devoir avec une histoire intemporelle qui peut résonner en chacun de nous. Mais « Dune » est avant tout un discours sur le colonialisme, la religion et leurs dérives. Toute cette partie, souvent délicate à traiter, est ici très justement représentée, notamment au travers de l’arc narratif de Lady Jessica, la mère de Paul Atréides et Bene Gesserit, brillamment interprétée par Rebecca Ferguson. En somme, tous les personnages principaux du film sont bien développés et l’évolution de Paul Atréides, fascinante à découvrir, qui s’éloigne et dépasse cette idée du héros et du sauveur que nous retrouvons communément dans les blockbusters.

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Car au-delà des talents de metteur en scène du canadien, il est aussi un grand directeur d’acteurs : Timothée Chalamet se démène et apporte l’ampleur et la profondeur nécessaires au développement de son personnage, Paul, dans « Dune : Deuxième Partie ». Sa présence à l’écran est magnétique et nous prouve qu’il a bien les épaules pour porter cette saga interstellaire au cinéma. Nous lui devons d’ailleurs l’une des meilleures scènes, un moment-clé de l’intrigue où il s’exprime seul face au peuple Fremen. Mais c’était sans compter son adversaire dans le film, Feyd-Rautha Harkonnen incarné par Austin Butler (le Elvis de Baz Luhrmann), l’homme qu’on attendait pas dans ce rôle brutal et sadique. Le monde des Harkonnens est, selon nous, le plus intéressant à voir et à découvrir bien que tous les décors et les costumes du film soient grandioses. Ces films sont le parfait exemple de la bonne utilisation de gros budgets.

Côté casting toujours, c’est également l’heure pour Zendaya de briller après sa courte apparition dans « Dune : Première Partie ». L’actrice parvient à donner à Chani une âme véritable, à la fois combattante aguerrie et femme d’une grande sensibilité. D’ailleurs, nous pourrions citer tout le reste de cette formidable distribution : Javier Bardem en « comic relief » bienvenu ou le monstre sacré Josh Brolin, poète et musicien à ses heures perdues. Mais ce sont réellement les personnages de femmes fortes que Villeneuve met en avant, Rebecca Ferguson que nous citions plus haut mais aussi Florence Pugh dans le rôle de la Princesse Irulan ou encore Léa Seydoux, dans la peau d’une Bene Gesserit, qui se démarque en très peu de temps. Notre seul petit bémol, si nous devions en avoir un, serait le faible temps d’écran d’un acteur que nous aimons tant et qui se fait rare au cinéma : Christopher Walken qui prête ses traits à l’Empereur et qui irradie chaque séquence de son aura.

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Les fans de la première heure seront conquis et les mitigés de la première partie devraient plus apprécier cette suite. « Dune : Deuxième Partie » figure déjà dans le haut du panier de l’année 2024. Merci Monsieur Villeneuve. La filmographie qu’il s’est bâti ces dernières années est tout simplement dingue. Nous avons bon espoir pour la suite et d’ici là, nous irons revoir sans aucune hésitation « Dune : Deuxième Partie » à sa sortie en salles le 28 février prochain. Nous concluons sur les mots de Denis Villeneuve : « Vive le cinéma ! »

5 réponses sur « « Dune : Deuxième Partie » : D comme Denis »

On sent en effet souffler à travers ces mots l’immense enthousiasme qu’a provoqué chez vous le film.
Malgré mes maigres réserves, je considère également ce diptyque comme la plus puissante adaptation du roman sur écran à ce jour. Star Wars n’est plus, vive Dune.

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