Le film « Mr. & Mrs. Smith » avec Brad Pitt et Angelina Jolie a droit à une adaptation sérielle plutôt réussie, qui s’éloigne de la folie de Doug Liman pour livrer une comédie à la vibe indie. The Spectators vous recommande grandement.
« Mr. & Mrs. Smith » sur Prime Video : Donald Glover et Maya Erskime, les espions qui s’aiment
« Deux étrangers solitaires se font embaucher par une mystérieuse agence d’espionnage qui leur offre une vie glorieuse d’espionnage, de richesse, de voyages dans le monde entier et un appartement de rêve à Manhattan. Le hic ? Un mariage arrangé avec de nouvelles identités en tant que M. et Mme John et Jane Smith. Désormais mariés, John et Jane exécutent chaque semaine une mission à haut risque tout en faisant face à une nouvelle étape dans leur relation. » Les prémices de cette nouvelle adaptation du film de Doug Liman, « Mr. & Mrs. Smith« , ne préparent pas vraiment à cette proposition originale de Francesca Sloane et Donald Glover. Les deux scénaristes, sortis de « Atlanta », usent de leur talent pour déminer tous les pièges de cette réécriture d’un film populaire et offrent une véritable appropriation du matériel d’origine. Avec cette série de 8 épisodes, mise à disposition en intégralité sur Prime Video ce 2 février, Glover et sa complice, showrunneuse, ont décidé de nous raconter les débuts de l’histoire et de les changer un peu. John et Jane savent dans quoi ils s’embarquent dès le départ, ils savent qu’ils sont espions et que leur « mariage » est un contrat. Cela rend leur relation plus fragile ou plus forte, selon les missions et permet aux scénaristes, pas toujours de manière subtile il faut se l’avouer, d’explorer le couple et tous ses thématiques : rencontre, première fois, relation à la famille, la question des enfants, les soupçons d’infidélité, les dynamiques dominant/dominé par rapport au travail… Bref, tout y passe et c’est fait avec tellement de coeur qu’on pardonne les évidences et les quelques ratés.
Car si tous les épisodes ne sont pas bien intéressants ou réussis, il se dégage une atmosphère assez fascinante de cette version 2024 de « Mr. & Mrs. Smith » : on a une touche indie, une vibe de film d’auteur qui dénote clairement avec le film bourrin et peu subtil, et qui met très bien en valeur son duo d’acteurs. Donald Glover et Maya Erskine sont assez fabuleux et campent avec brio ce couple pas comme les autres, qui s’aiment mais qui a du mal à communiquer et trouver un équilibre nécessaire. Certains diront que c’est la faute à leur métier, d’autres diront que c’est le lot quotidien de tous les couples ou presque… On dit ça, on dit rien.
« Mr. & Mrs Smith » saison 1 : les vertus du temps (et de la série)
Angelina Jolie et Brad Pitt puaient peut-être le sexe sur l’écran mais rien n’allaient dans l’écriture de leurs personnages et de leur mariage et tout ça tenait en 2 heures bruyantes et clinquantes. Ici, Glover, un adepte du petit écran, tout comme Francesca Sloane, laisse donc infuser ces John et Jane dans leur quotidien, oscillant entre missions à haut risque, et petit tracas du quotidien. Il est beau de voir que ce « Mr. & Mrs. Smith » n’a pas été créée comme un film découpé en morceaux, mais comme une véritable série, usant du médium et de ses épisodes pour approfondir (en 8 épisodes seulement) ses personnages, ses prémices, trouver son tempo, faisant appel à des guest stars (et la liste est belle : Paul Dano, Ron Perlman, Parker Posey, Sharon Horgan, Alexander Skarsgard, Michaela Coel…) pour venir agrémenter des aventures plus ou moins dangereuses. Le travail est soigné, avec quelques défauts, mais il prouve que la série en a dans le ventre. D’ailleurs, le cliffhanger final, audacieux, donne envie d’en voir plus. « Mr. & Mrs Smith » mérite une saison 2. Donald Glover et Sloane nous ont prouvé qu’ils pouvaient avoir de l’audace avec cette saison 1 donc on espère qu’ils pourront réitérer l’exploit avec une nouvelle fournée d’épisodes.
Prime Video, tu dois renouveler « Mr. & Mrs. Smith » pour une saison 2. On attend. Dépêche-toi sinon on t’envoie des Smith de HiHi.
The Spectators 