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« Le Cercle Des Neiges » : Bayona au sommet

Cinquième film du réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona, « Le Cercle Des Neiges » vient de débarquer sur Netflix et c’est bien dommage. Brutal, viscéral et hautement immersif, le long-métrage est aussi dur qu’il n’est formellement sublime grâce à ces paysages enneigés que nous révèle cette nature indomptable. Nous avons là un film de et pour le cinéma et le voir sur nos petits écrans est criminel.

Synopsis : En 1972, un avion uruguayen s’écrase en plein cœur des Andes. Les survivants ne peuvent compter que les uns sur les autres pour réchapper au crash.

« Le Cercle Des Neiges » c’est l’histoire qu’on aurait du mal à croire si elle ne s’était pas réellement passée. Des faits tragiques retranscrits dans ce survival haletant, déjà adaptés au cinéma dans « Les Survivants » de Frank Marshall sorti en 1993. Plus récemment, le crash du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 dans la cordillère des Andes a inspiré la genèse de « Yellowjackets », la série américaine phare de Showtime qui suit une équipe de football féminine dont l’avion s’écrase en pleine nature canadienne. Ici, 45 passagers dont une équipe de rugby sont à bord, seulement 16 en ressortiront vivants, 71 jours après le drame.

Copyright Netflix

Familier du film catastrophe, il est difficile de ne pas faire la comparaison avec son « The Impossible » (2012) qui traitait du tsunami dans l’océan indien de 2004, J. A. Bayona frappe fort. Tout aussi impressionnante, sa réalisation crée une expérience forte qui ne nous laisse pas indemnes. Au travers de plans marquants qui nous accompagnent longtemps après le visionnage, il insuffle à son récit adapté du livre de Pablo Vierci un réalisme confondant. La séquence du crash est à couper le souffle. Déconseillé aux âmes sensibles, le réalisateur puise dans les différents genres qu’il connait bien : le film catastrophe, on l’a déjà dit mais aussi, le film d’horreur, le survival et le drame.

Avec une durée de presque 2h30, nous vivons jour après jour aux côtés de ces hommes et de ces femmes abandonnés à leur propre sort. Un tourbillon d’émotions découle de ce long-métrage aussi difficile que passionnant. En alternant les séquences d’action et les séquences d’accalmie, le cinéaste nous fait ressentir ces 71 journées d’épreuves, de désespoir mais aussi d’entraide et d’humanité. La grandeur des paysages mais aussi la férocité de cette nature accroissent le dépaysement que le spectateur ressent devant le film et la qualité de ses effets pratiques et numériques sont impressionnants. Encore une fois, quel dommage de ne pas l’avoir découvert sur grand écran.

Copyright Netflix

Voilà une oeuvre qui rend hommage aux personnes disparues avec beaucoup de pudeur et traite décemment l’aspect sensationnaliste des faits (l’anthropophagie), sans voyeurisme ni complaisance. Représentant de l’Espagne dans la course aux Oscars, le film vient de perdre face à la France, avec « Anatomie d’Une Chute », aux Golden Globes. Il faut dire que la concurrence est rude cette année mais nous lui souhaitons beaucoup de succès car c’est une très grande réussite.

Juan Antonio Bayona est vraiment une référence en termes de mise en scène et après seulement cinq films, il nous confirme que chacune de ses sorties est un événement. On attend le prochain, en attendant, regardez « Le Cercle Des Neiges » sur Netflix.

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