Le cinéaste Alexander Payne revient avec « Winter Break » ou « The Holdovers » en VO, un délicat et sensible film de Noël parfait pour les fêtes et ceux qui ont le blues et qui se sentent seuls.
« Winter Break » : au nom du Prof, de l’Elève et de la Cuisinière
Il n’y aura pas mieux comme film de Noël cette année. « Winter Break » d’Alexander Payne est une oeuvre douce, délicate et sensible qu’il vous faut pour traverser la période compliquée des fêtes de fin d’année remplie d’angoisse, de déception et de solitude (qu’on soit entouré.e ou non). Avec son talent inégalé, dans la lignée de « The Descendants » ou « Sideways« , Payne brosse le portrait de trois personnages qui traînent leur peine comme un boulet et qui vont, au contact des autres, se libérer, se soulager et se permettre d’avancer. Il n’y a rien de révolutionnaire, au contraire ; il n’y a rien de surprenant, au contraire ; il n’y a rien qui n’a jamais été fait ailleurs, au contraire. En plus, en plaçant son film en 1970 et en le filmant tel quel, Alexander Payne nous fait presque croire qu’on regarde un vieux film. « Winter Break » est une bulle temporelle qui fait du bien à l’âme.
Cette réunion improbable, dans un lycée d’élite de la Nouvelle-Angleterre, entre Paul, un prof rigide et peu apprécié d’histoire ancienne incarné avec brio par un Paul Giamatti en grande forme, Angus, un de ses élèves revêche, et Mary, la cuisinière noire de l’établissement jouée par la toujours géniale Da’Vine Joy Randolph (vue récemment dans la série « The Idol« ), permet à Payne et son scénariste David Hemingson de livrer un film doux-amer, franchement délicat, qui, heureusement, ne vire jamais dans le pathos et la mièvrerie grâce à des dialogues fins, drôles et savoureux. On rit beaucoup devant les aventures de ce trio improbable qui ne s’est pas choisi et qui pourtant forme une petite famille imprévue.
« Winter Break » ou « The Holdovers » en VO : un Noël pas comme les autres
Pendant plus de 2 heures, « Winter Break » nous plonge dans l’intimité de ses personnages, toute en retenue, avec un amour infini pour ce trio. Une tendresse, chère à Payne et à son cinéma, se dégage de cette oeuvre qu’il serait bien dommage de rater. Surtout qu’elle pourrait créer la surprise lors de la saison des récompenses et de la future cérémonie des Oscars. Elle a déjà gagné des prix lors des NYC Film Critics et « Winter Break » vient d’être nominé dans 3 catégories pour les prochains Golden Globes : Meilleure comédie ou musical, Meilleur acteur pour Paul Giametti dans une comédie ou musical et Meilleure actrice dans un second rôle dans une comédie ou musical pour Da’Vine Joy Randolph. Vous êtes prévenu.es. Maintenant, il ne vous reste plus que d’aller au cinéma pour prendre votre shot de nostalgie, de bonheur et oublier votre peine.
