Disponible depuis le 6 octobre sur la plateforme Netflix, « Fair Play » de la réalisatrice et scénariste américaine Chloe Domont dénonce avec justesse les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde du travail, et plus précisément, dans le monde de la finance. Un thriller captivant qui doit beaucoup au couple à l’écran Phoebe Dynevor (« La Chronique des Bridgerton ») et Alden Ehrenreich (« Solo », « Oppenheimer »).
Une promotion inattendue dans un fonds d’investissement pousse deux jeunes amoureux au bord de la rupture et menace de détruire bien plus que leurs récentes fiançailles.
Avec son sujet dans l’ère du temps qui parlera très certainement à beaucoup de personnes et ses interprétations excellentes, « Fair Play » vaut le coup d’oeil. Chloe Domont s’approprie son sujet et traite avec pertinence les inégalités entre les hommes et les femmes dans une société patriarcale. Aussi vrai que nature, les situations exposées dans le film nous paraissent que trop familières et le chemin pour changer les mentalités est encore long. Sans être tapageuse, sa réalisation est soignée et composée pour montrer les rapports de force qui s’inversent continuellement entre les personnages. Cette histoire de couple qui travaille ensemble et qui va s’auto-détruire met en lumière les problématiques du capitalisme, des classes sociales et du sexisme aussi bien ordinaire que assumé. L’intrigue appuie là où ça fait mal et on va au-delà des questions de salaire ou de promotion au sein d’une entreprise. Elle dénonce les fondements même d’un système archaïque où la femme ne peut réussir par elle-même et qu’un couple d’amoureux se déchire parce que cette vérité est impossible à accepter.

Pour porter cette relation complexe et très conflictuelle, la cinéaste s’est entourée de deux acteurs formidables. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas, et Phoebe Dynevor et Alden Ehrenreich l’interprètent à merveille. Alternant les scènes sexy et les explosions de colère, ils sont tous deux bluffants dans leur rôle respectif et l’éclatement du couple n’en est que plus difficile à regarder. Sans manichéisme, chacun est représenté avec ses doutes, ses angoisses mais aussi avec ses torts, où tout va déraper jusqu’à un final libérateur. Cette montée en tension est habilement menée et nous sommes happés du début à la fin. Sans échapper à deux ou trois clichés du genre, le long-métrage fait un constat clair et décapant du monde de l’entreprise où se mêlent jalousie et tromperie. La question de la domination et de la supériorité est plus présente qu’on ne le pense dans nos vies personnelles et professionnelles et « Fair Play » en fait une bonne retranscription.
Vous l’aurez compris, jetez-vous sur « Fair Play » disponible sur Netflix ! Dynevor et Ehrenreich sont impressionnants !
