Mani Haghighi, réalisateur, scénariste et acteur iranien, revient au cinéma avec un thriller psychologique “Les Ombres Persanes”. Les merveilleux Taraneh Alidoosti et Navid Mohammadzad, têtes d’affiche, vus dernièrement dans “Leïla et ses frères”, portent ce film fascinant qui sort dans les salles françaises ce 19 juillet.
À Téhéran, un homme et une femme découvrent par hasard qu’un autre couple leur ressemble trait pour trait. Passé le trouble et l’incompréhension, va naître des liaisons dangereuses…

Le cinéma iranien continue de nous éblouir par son originalité et sa diversité. La qualité des œuvres qui nous sont proposées année après année est remarquable. “Les Ombres Persanes” s’inscrit dans cette lignée de long-métrages qui nous touchent et nous marquent. Mélangeant habilement les genres, entre le drame social, le film noir et le film fantastique, le récit se construit autour d’un mystère inéluctable. Tout repose sur ce dernier et les questions existentielles qui en découlent. “Et si, nous avions un clone ?”. Le cinéaste traite de ce thème fascinant avec brio en jouant avec les codes du thriller et du film noir et travaille le hors-champs et les sauts dans le temps pour laisser planer le doute et la confusion. La photographie du film est aussi très appuyée de par son clair-obscur qui insiste sur les ombres des personnages et fait d’eux des silhouettes inquiétantes. Le danger est omniprésent mais au cœur de tout cela, une relation naissante apporte un peu d’espoir.
Au-delà de la mise en scène et du traitement de l’image, Haghighi instaure un environnement mystérieux qui va parfaitement de paire avec son scénario, co-écrit avec Amir Reza Koohestani. La présence de cette pluie battante, dans chaque séquence, n’est pas sans nous rappeler d’autres grands films du genre tels que “Memories of Murder” de Bong Joon-ho, “Seven” de David Fincher ou encore “Une Pluie Sans Fin” de Dong Yue. Cette atmosphère lugubre, presque sinistre, annonce la couleur et nous sommes plongés et happés au cœur de cette histoire de double. “Les Ombres Persanes” met en parallèle ces deux couples qui se ressemblent physiquement mais que tout oppose. C’est là où l’œuvre se tourne brillamment vers le drame social et met en exergue les différences sociales, et familiales, de ces deux couples qui, impuissants, assistent à une vie alternative de la leur. Les différents liens qui les unissent, à la fois tragiques et poétiques, font naître un véritable jeu de rôles entre amour, jalousie et manipulation.

En interprétant chacun deux rôles, les acteurs Taraneh Alidoosti et Navid Mohammadzad sont formidables. Ils parviennent à donner vie à leurs personnages respectifs avec beaucoup de justesse et de subtilité. Si bien que le spectateur se met à douter de ce qu’il voit. Il faut souligner tout de même un beau travail du maquillage et des costumes qui nous permettent de les distinguer. Le reste du casting est tout aussi convaincant et nous offre des interprétations de qualité tout au long du film. Nous ne pouvons que vous le recommander !
“Les Ombres Persanes” de Mani Haghighi c’est le 19 juillet au cinéma et nous vous encourageons à aller le voir pour son histoire saisissante et son excellent duo d’acteurs.
