“Spider-Man : Across the Spider-Verse” accueille un nouveau trio à la réalisation. On croyait avoir tout vu avec “New Generation” mais force est de constater qu’ils en ont encore sous le pied. Ce nouveau film d’animation, tiré de la franchise Marvel, vous embarque dans un tourbillon des sens avec une histoire impactante.
Après avoir retrouvé Gwen Stacy, Spider-Man, le sympathique héros originaire de Brooklyn, est catapulté à travers le Multivers, où il rencontre une équipe de Spider-Héros chargée d’en protéger l’existence…
À l’image du premier film d’animation sorti en 2018, “Spider-Man : Across the Spider-Verse” est visuellement bluffant. Le scénario nous est dépeint avec goût, maîtrise et beaucoup d’amour. Un récit aux choix formels et esthétiques forts qui tire toute sa puissance d’un univers riche, foisonnant et très aimé : les comic books made-in Marvel. Il est indéniable qu’il s’agit d’une œuvre réalisée avec passion et respectueuse de ses origines. Et le choix d’en faire des long-métrages d’animation, une trilogie pour être plus précis (“Spider-Man : Beyond the Spider-Verse sortira en 2024), leur permet de créer avec une grande créativité et sans limite.
Ce qui fait la force de ce long-métrage c’est, comme on l’a dit plus haut, sa forme. Il faut mentionner la qualité des graphismes qui rendent hommage aux comics mais pas que. L’exploration de l’univers et donc de son multi-verse est parfaitement utilisé. Très référencé, le spectateur s’amuse à chercher et reconnaître les différents “Easter Eggs”, et on se dit qu’après toutes ces œuvres mettant en scène L’Homme-Araignée, on en voudrait plus. Et pourtant. Comment ne pas apprécier une œuvre avec un tel souci du détail et didactique qui éveille tous nos sens ?
Cela étant dit, avec autant de générosité, on risque d’en faire trop. Le récit est dense et le rythme est à l’image de son prédécesseur voire démultiplié. Tout s’enchaîne très très vite, dans les séquences d’action notamment, et au bout des deux heures on commence à les sentir passer. On finit malheureusement par trouver le temps un peu long vers la fin et on en ressort éreinté. Le sentiment que l’histoire est la meilleure lorsqu’elle se prend son temps persiste. Les scènes intimistes sont presque les plus réussies du point de vue de Miles Morales et Gwen Stacy, et on apprécie réellement le développement de ces deux protagonistes.
Dans le fond, on aime le propos du film de super-héros qui se réinvente et qui pousse les personnages à trouver leur propre voie, à trouver leur place. Tout cela résonne fortement en chacun de nous. Miles est fascinant à suivre et tout ce qui tourne autour de sa famille est très touchant. De même pour Gwen, ils sont tous les deux bien écrits et en passe de devenir de véritables exemples pour les jeunes qui découvrent Spider-Man avec eux. C’est un beau message que les cinéastes envoient aux jeunes générations et aux plus anciennes.
On est admiratif du travail de tous derrière cette œuvre singulière. Il faut donner une meilleure visibilité aux films d’animation, mieux les considérer mais on comprend aussi qu’un tel film au montage frénétique, qui tisse son histoire aussi vite que ses héros, ne plaise pas à tout le monde. À découvrir sur grand écran, bien sûr !
The Spectators 