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Cinéma

« Love Lies Bleeding » : tabasser le patriarcat à coup de gros muscles !

Kristen Setwart et Katy O’Brian sont amantes dans « Love Lies Bleeding », thriller queer incandescent et surréaliste. On aime beaucoup !

Après un « Saint Maud » très remarqué, la réalisatrice Rose Glass revient dans les salles avec un thriller lesbien à la croisée des genres. On a vu ce « Love Lies Bleeding » sous stéroïdes et on est un peu partagé.

« Love Lies Bleeding » : une lutte libératrice, violente et transformative !

Lou, gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse, en vadrouille pour aller à Vegas et participer (et gagner) à un concours de bodybuilding. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence... Dans un univers très néon-style que Nicolas Winding Refn ne renierait pas et avec une musique classe à souhait de Clint Mansell qui enchante les oreilles, « Love Lies Bleeding » nous offre une romance lesbienne sexy et intense qui zigzague dans les genres, digérant des références cinématographiques et accouchant la naissance d’une révélation : Katy O’Brian. Malgré des faiblesses de scénario, le déroulé est tout à fait prévisible, Rose Glass nous embarque dans son univers de rednecks et de bodybuilding, dépeignant un monde patriarcal avec un réalisme ironique auquel elle adjoint sa patte : un peu de surréalisme magique. Ici, elle s’inscrit dans le courant du « réalisme magique« , boostant son film par des plans hallucinés rouge vif, des visions gonflées des corps et une transformation de son héroïne qui donne de la saveur à cette histoire.

Erotisme, vengeance, manipulation, dopage, fluides, rébellion et cassage de gueule en règle du patriarcat… il y a beaucoup de choses dans ce nouveau film de Rose Glass, qui en 1h44 parvient à captiver de bout en bout. Le long-métrage est traversé par la présence magnétique de Katy O’Brian, véritable révélation. Tout en muscles, tout en grâce, tout en émotions, elle rayonne dans la lueur fluorescente des néons. Elle n’a pas à rougir face à Kristen Stewart et Ed Harris, savamment perruqué, qui sont à côté d’elle. Au contraire. Elle est l’âme de ce « Love Lies Bleeding », romance sous-stéroïdes boostée par une queerness élégante.

Le film de Glass est queer dans tous les sens du terme. Il bouleverse toutes les formes de normativité – esthétique, morale ou autre. Et Rose Glass ne garde que ça pour conduire son film d’un bout à l’autre. Il nous mène au bout d’une lutte libératrice, violente et transformative, à laquelle on adhère totalement. Lou et Jackie deviennent-elles une version moderne et queer de « Thelma et Louise » ? Oui, totalement mais heureusement pour nous, la Britannique Rose Glass, avait aussi autre chose en tête et on l’en remercie. En tout cas, foncez voir « Love Lies Bleeding » car c’est un très bon thriller neo-noir qui joue avec les codes et nous offre une histoire queer fascinante et transcendante.

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